Ottawa lance une coalition pour soutenir une "Déclaration contre les détentions arbitraires"

Ottawa lance une coalition pour soutenir une "Déclaration contre les détentions arbitraires"

Le Canada a lancé, lundi, une coalition composée de 58 pays pour soutenir une Déclaration internationale contre les détentions arbitraires de ressortissants étrangers à des fins politiques, ont rapporté des médias locaux.
Cette initiative a été lancée, au cours d’une réunion de trois heures en visioconférence, en présence du chef de la diplomatie canadienne, Marc Garneau, et de ministres des Affaires étrangères de dizaines de pays.
Le Canada a demandé, formellement, au cours de cette réunion, un soutien mondial pour libérer ses deux ressortissants emprisonnés en Chine, depuis plus de deux ans. Il s’agit de Michael Kovrig et de Michael Spavor.
Michael Kovrig, un ancien diplomate, et Micheal Spavor, un entrepreneur, ont été arrêtés, le 9 décembre 2018, et ont été accusés par Pékin d’être impliqués dans une affaire de drogue.
Leur arrestation est intervenue, selon le Canada, en réaction de Pékin, quelques jours seulement après l’interpellation, à l’aéroport de Vancouver (ouest du Canada), de Meng Wanzhou, directrice financière et fille du fondateur du géant des télécommunications chinois Huawei.

Le Canada a procédé à cette arrestation en vertu d’un mandat d'extradition américain, selon lequel elle avait commis une fraude pour violer les sanctions contre l'Iran.
La Chine a réagi vertement et immédiatement à l’initiative canadienne en soulignant que « Ottawa s'est délibérément arrangé pour que quelqu'un de Human Rights Watch accuse la Chine de détention arbitraire de Michael Kovrig et Michael Spavor [...], ce qui est entièrement faux et mal intentionné ».
Dans un communiqué mis en ligne sur le site de l’ambassade chinoise au Canada, il est écrit que Pékin fait part de son « mécontentement marqué et sa vive opposition à ce sujet, et a transmis ses plaintes au gouvernement canadien ».
De son côté, le chef de la diplomatie


canadienne, Marc Garneau, n'a pas souhaité nommer de pays en particulier, affirmant que « la nouvelle déclaration n'est pas liée à un pays en particulier ».
« Je souhaite recruter plus de pays signataires dans le but de mettre fin à la pratique partout et de décourager d'autres pays de l'accepter », a-t-il ajouté en conférence de presse animée après le lancement de la coalition.
« C'est bien d'avoir des relations diplomatiques. Et c'est correct d'avoir des divergences d'opinions. Mais [la détention arbitraire] n'est pas acceptable. C'est illégal. Cela ne respecte pas les droits de l'homme. Il est inacceptable de pratiquer la détention arbitraire quand nous sentons que les choses ne vont pas dans notre sens », a insisté Garneau.

Par ailleurs, et dans un communiqué mis en ligne sur son site électronique, le ministère canadien des Affaires étrangères a souligné que « Partout dans le monde, des ressortissants étrangers sont arbitrairement arrêtés, condamnés et détenus par les autorités de pays qui tentent de s’en servir pour obtenir des avantages diplomatiques dans leurs relations avec d’autres Etats ».
« Des pays de tous les continents s’unissent pour dénoncer cette pratique injuste, qui expose les personnes vivant, travaillant et voyageant à l’étranger à des risques accrus », ajoute le communiqué.
La diplomatie canadienne souligne que « le ministre des Affaires étrangères, Marc Garneau, s’est entretenu avec des représentants de gouvernements, d’organisations internationales et de la société civile pour présenter la Déclaration contre la détention arbitraire dans les relations d’Etat à Etat ».
« Plus du quart des pays de partout au monde partagent les préoccupations du Canada et ont pris la décision morale et humaine d’adhérer à la Déclaration afin de protéger leurs propres citoyens et ceux d’autres pays », conclut le communiqué.