Facebook épingle l'armée française  pour violation de la politique contre l'ingérence étrangère

Facebook épingle l'armée française pour violation de la politique contre l'ingérence étrangère

Dans le cadre de la lutte de Facebook contre les violations de sa politique contre l'ingérence étrangère ou gouvernementale, le géant des réseaux sociaux a annoncé mardi avoir supprimé trois réseaux constitués de centaines de comptes, groupes et pages sur Facebook et Instagram émanant des "Militaires français" et de la Russie.

"Aujourd'hui, nous avons supprimé trois réseaux distincts pour violation de notre politique contre l'ingérence étrangère ou gouvernementale constituant un comportement inauthentique et coordonné (CIB) au nom d'une entité étrangère ou gouvernementale. Ces réseaux sont originaires de France et de Russie et ciblaient plusieurs pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient", ont rapporté Nathaniel Gleicher et David Agranovich, en charge de la sécurité chez Facebook, dans un article publié mardi par le mastodonte de la Toile.

"Nous avons supprimé 84 comptes, 6 pages, 9 groupes Facebook, et 14 comptes Instagram pour avoir enfreint notre réglementation contre les comportements inauthentiques et coordonnés. Cette activité émanait de France et visait principalement la République centrafricaine et le Mali, et dans une moindre mesure le Niger, le Burkina Faso, l'Algérie, la Côte d'Ivoire et le Tchad", notaient Gleicher et Agranovich, comme le rapporte le journaliste Jean-Dominique Merchet pour "L'Opinion".

Selon les responsables de la sécurité chez Facebook, "Les personnes derrière cette activité ont utilisé de faux


comptes (...) pour se faire passer pour des locaux dans les pays ciblés, publier et commenter du contenu et gérer des pages et des groupes".

Notant que ces réseaux français "ont posté principalement en français et en arabe sur des informations et des événements d'actualité", la compagnie américaine cite ensuite quelques sujets évoqués par ces réseaux "tels que la politique de la France en Afrique francophone, la situation sécuritaire dans divers pays africains, des allégations d'ingérence potentielle de la Russie dans les élections en République centrafricaine (RCA), des commentaires favorables sur l'armée française, et des critiques sur l'implication de la Russie en RCA".

"Bien que les personnes derrière cela, aient tenté de dissimuler leur identité ainsi que leur coordination, notre enquête a révélé des liens avec des individus associés aux militaires français", révèle encore le géant du Web, ajoutant qu'"environ 5000 comptes suivaient une ou plusieurs de ces pages, environ 1600 comptes avaient rejoint un ou plusieurs de ces groupes et environ 200 personnes suivaient un ou plusieurs de ces comptes Instagram".

Dans son article publié mardi par L'Opinion, Jean-Dominique Merchet note par ailleurs que "les autorités françaises assument publiquement le fait de conduire des campagnes de cyber influence sur les théâtres d’opérations de l’armée française, à destination des opinions publiques".