Loi "sécurité globale" : la manifestation à Paris marquée par des heurts

Loi "sécurité globale" : la manifestation à Paris marquée par des heurts

De nouvelles manifestations contre la loi "sécurité globale" ont eu lieu, samedi, dans l'ensemble du pays. Une mobilisation à laquelle se sont joints plusieurs mouvements contre la précarité. Trente ont été interpellées en milieu d'après-midi, lors du défilé à Paris, émaillé d'actes de vandalisme et de heurts entre manifestants et forces de l'ordre.

À travers tout le pays, la mobilisation en cours contre la loi "sécurité globale" converge, samedi 5 décembre, avec celle prévue contre la précarité, maintenant la pression sur l'exécutif.

52 350 manifestants ont participé aux quelque 90 rassemblements organisés en France, dont 5.000 à Paris, selon un décompte du ministère de l'Intérieur. Selon ces chiffres, la mobilisation est en recul par rapport à celle de la semaine dernière qui avait vu 133 000 personnes défiler en France, dont 46 000 à Paris. Les organisateurs n'avaient pas encore communiqué leurs chiffres de la mobilisation à 20H00.

À Paris, la manifestation est partie à 14 h de la Porte des Lilas en direction de la place de la République. Un premier rassemblement a eu lieu dans la matinée, devant la préfecture de police de Paris. 

Plus d'une heure trente après le départ de la manifestation, des projectiles ont été lancés sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes.

Plusieurs vitrines, dont celles d'un supermarché, d'une agence immobilière et d'une banque, ont été endommagées par des casseurs avenue Gambetta, dans le 20e arrondissement, à l'avant du cortège. Plusieurs véhicules et barricades ont également été incendiés.

"Tout le monde déteste la police", "anti anti anticapitalistes", ont notamment scandé certains participants.

Trente personnes avaient été interpellées samedi à 18H00 en marge de la manifestation à Paris. Dix-neuf personnes ont été placées en


garde à vue, a indiqué le parquet de Paris, précisant que ce chiffre pouvait évoluer

 Samedi 28 novembre, les "marches" organisées par la "coordination #StopLoiSécuritéGlobale", un collectif de multiples syndicats et associations, dont plusieurs organisations de journalistes, ont fortement mobilisé dans le pays. Entre 133 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et 500 000 selon les organisateurs.

Face à cette colère, le gouvernement n'a à ce jour annoncé qu'une concession : la réécriture de l'article 24, le plus polémique, encadrant l'image des policiers. La coordination réclame son retrait pur et simple (avec les articles 21 et 22 du texte), et conteste le "nouveau schéma national du maintien de l'ordre (SNMO)" qui limite la couverture médiatique des manifestations.

Emmanuel Macron a également expliqué vouloir regarder en face la question des contrôles au faciès. Il a promis le lancement en janvier d'une plate-forme nationale de signalement des discriminations, gérée par l'État, le Défenseur des droits et des associations. Les caméras-piétons pour les policiers seront parallèlement généralisées.

Des propos qui ont fait bondir les principaux syndicats de gardiens de la paix (Alliance, Unité SGP et Unsa-Police) qui ont appelé, samedi, à cesser les contrôles d'identité.

Des incidents s'étaient notamment produits le 28 novembre lors d'importants rassemblements contre la loi "sécurité globale". Certaines villes craignent par conséquent de nouveaux débordements violents. À Bordeaux et Montpellier, les préfets ont ainsi interdit tout cortège dans l'hypercentre. À Lyon, la manifestation n'est autorisée que sur la rive gauche du Rhône.

Les "marches des libertés" de ce samedi ont été rebaptisées "des libertés et des justices", car elles vont souvent se tenir "en convergence avec les actions menées dans le cadre de la journée nationale contre le chômage et la précarité".