Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté: priorité à la justice sociale
Célébrée au plus fort de la crise sanitaire qui a exacerbé les inégalités sociales et spatiales, la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté est l’occasion de jeter la lumière sur les déplorables conditions de vie dont pâtissent des millions de personnes sous le seuil de pauvreté.
Commémorée sous le thème “Agir ensemble pour gagner la justice sociale et environnementale pour tous”, cette journée célébrée le 17 octobre de chaque année souligne le caractère multidimensionnel de la pauvreté, qui rend l’instauration de la justice sociale tributaire de l’éradication des injustices environnementales.
“La pauvreté est multidimensionnelle, c’est-à-dire qu’elle relève d’une multiplicité de dimensions différentes”, explique l’Organisation des Nations Unies (ONU) à cette occasion, notant qu’en dépit des progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté matérielle, les succès ont été plus lents dans la lutte contre les autres dimensions importantes, notamment les conséquences environnementales de plus en plus importantes.
Alors qu’elles agissent déjà pour résister à leur précarité, les personnes pauvres doivent composer avec de nouveaux défis imposés par les changements climatiques et environnementaux. “Cependant, leurs efforts et expériences passent souvent inaperçus, leur capacité à poser des actes positifs est ignorée et leur voix n’est pas entendue, notamment dans les instances internationales”, déplore l’ONU.
Avec de lourdes conséquences économiques et sociales, la crise sanitaire liée au Covid-19 pèse notamment sur les pauvres et les plus diminues qui ont vu leur situation s’aggraver davantage, imposant des défis sans précédent aux gouvernements pour juguler les effets de cette crise dévastatrice sur les populations les plus vulnérables. “Un demi-milliard de personnes, soit 8% de la population mondiale, risquent de tomber dans la pauvreté en raison des retombées économiques de la pandémie de COVID-19”, alerte l’ONU.
Au Maroc, où la crise a mis à rude épreuve la résilience des entreprises et des ménages, “l’impact socioéconomique de la crise sera sans doute ressenti en premier lieu et durement par les travailleurs du secteur informel qui représentent une grande majorité des marocains actifs et populations étrangères (migrants, réfugiés) mais également par tous ceux dont le travail ne peut pas se faire à distance”, souligne une note stratégique élaborée conjointement par le Haut Commissariat au Plan
(HCP), le Système des Nations unies et la Banque Mondiale sur l’impact social et économique la crise sanitaire au Maroc.
Rappelant que le Maroc a réussi une réduction significative de la pauvreté monétaire de 15.3% en 2001 à 4.8% en 2014, ladite note estime qu’en raison de la crise économique et sociale déclenchée par le Covid-19, la proportion de personnes “vulnérables à la pauvreté” et/ou “pauvres” pourrait passer de 17,1% de la population en 2019 à environ 19.87% en 2020, soit 1,058 million de personnes additionnelles, selon les estimations de la Banque mondiale.
Face à cette crise, la note juge nécessaire d’accorder une attention particulière aux plus vulnérables à travers l’identification des personnes en situation de vulnérabilité multidimensionnelle et la protection des segments vulnérables du marché du travail, soulignant la nécessité d’une réponse inclusive qui couvre les besoins particuliers des migrants et des réfugiés et de tenir compte des vulnérabilités spécifiques des femmes et de leur engager dans la réponse à la crise.
Grace à l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), lancée en 2005, le Maroc a connu une forte dynamique socio-économique impulsée par les différents programmes de l’INDH qui ont bénéficié à des millions de citoyens en améliorant leurs conditions de vie et en leur offrant l’opportunité de contribuer au développement du Royaume.
En continuité avec ses deux premières phases, l’INDH a entamé en 2018 avec sa troisième phase une nouvelle étape de son existence, en se fixant le double objectif de consolider les acquis et bâtir l’avenir en s’attaquant aux freins du développement humain.
Les quatre programmes de cette phase qui place le capital humain au cœur de ses préoccupations portent sur le rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base, l’accompagnement des personnes en situation de précarité, l’amélioration du revenu et inclusion économique des jeunes et l’impulsion du capital humain des générations montantes.
Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, une commémoration mondiale en ligne partagera des messages vidéo de personnes et communautés vivant dans la pauvreté et confrontées aux effets néfastes de la dégradation de l’environnement et du changement climatique et se mobilisant pour y faire face.