Le Nobel de la Paix au Programme alimentaire mondial de l’ONU
Le prix Nobel de la paix a été décerné au Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies "pour ses efforts pour combattre la faim dans le monde", notamment dans les zones de conflit, a annoncé vendredi le comité Nobel de Norvège.
Originalité de cette année, le prix Nobel de la paix n'a pas été décerné à une personne physique, mais à une organisation. Les membres de la prestigieuse académie ont distingué vendredi 9 octobre le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies pour ses efforts pour combattre la faim dans le monde, notamment dans les zones de conflit, a annoncé le comité Nobel norvégien.
Le PAM est aussi récompensé alors que la pandémie due au nouveau coronavirus a fortement augmenté le nombre de victimes de famines à travers le monde.
"Un moment de fierté"
Recevoir le Nobel de la paix est un "moment de fierté", a réagi un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, quelques secondes après l'annonce du comité Nobel norvégien.
"L'une des beautés des activités du PAM est que non seulement nous fournissons de la nourriture pour aujourd'hui et demain, mais nous donnons aussi aux gens les connaissances nécessaires pour subvenir à leurs besoins dans les jours qui suivent", a déclaré aux médias Tomson Phiri, lors d'un point de presse régulier à Genève, juste après avoir découvert en direct que son organisation avait été récompensée.
C'est le
douzième prix Nobel de la paix attribué à une organisation ou une personnalité de l'ONU ou liée aux Nations Unies. Fondé en 1961 avec son siège à Rome et financé intégralement par des contributions volontaires, l'organisme onusien dit avoir distribué 15 milliards de rations et assisté 97 millions de personnes dans 88 pays l'an dernier.
Un chiffre vertigineux, mais qui ne représente qu'une fraction des besoins globaux. Opérant aussi bien par hélicoptère qu'à dos d'éléphant ou de chameau, le PAM se présente comme "la plus grande organisation humanitaire", une nécessité puisque, selon ses estimations, 690 millions de personnes dans le monde, soit une sur 11, souffraient sous-alimentation chronique en 2019. Et sans doute davantage cette année à cause de la pandémie.
Cette année, 318 candidatures étaient en lice, dont 211 individus et 107 organisations. Une liste pléthorique mais dont la composition reste toujours secrète.
Le prix – une médaille d'or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 950 000 euros) – doit être physiquement remis le 10 décembre à Oslo si les conditions sanitaires le permettent ou, dans le cas contraire, à distance via des moyens numériques.
L'an dernier, le Nobel était allé au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, couronné pour le rapprochement qu'il a initié avec l'ancien frère ennemi, l'Érythrée, mais aujourd'hui confronté à des violences interethniques et des manifestations antigouvernementales, durement réprimées.