Le chef de l’ONU appelle à éviter une “nouvelle guerre froide”
A l’ouverture du débat général de la 75è session de l’Assemblée générale à New York, le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a appelé à tout faire pour éviter une « nouvelle guerre froide » entre les Etats-Unis et la Chine, alors que le monde est plongé dans la crise du Covid-19.
« Un cessez-le-feu mondial s’impose pour éteindre les conflits chauds. Mais nous devons aussi faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter une nouvelle guerre froide », a déclaré M. Guterres devant les représentants des 193 Etats membres de l’Assemblée générale.
« Nous prenons une direction très dangereuse. Notre monde ne supportera pas un avenir dans lequel les deux plus grandes économies diviseraient la planète de part et d’autre d’une Grande Fracture, chacune bardée de ses propres règles commerciales et financières, de son propre Internet et de ses propres capacités en matière d’intelligence artificielle », s’est alarmé le chef de l’ONU.
Antonio Guterres a également réitéré son appel pour un cessez-le-feu mondial afin que la communauté internationale puisse se concentrer sur la pandémie du Covid-19.
« Lorsque la pandémie s’est installée, j’ai appelé à un cessez-le-feu mondial. Aujourd’hui, j’engage la communauté internationale à redoubler d’efforts pour que ce cessez-le-feu mondial devienne une réalité d’ici à la fin de l’année », a-t-il plaidé, avertissant que lorsqu’un
conflit fait rage en même temps qu’une pandémie, « il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur: le virus ».
Et d’ajouter que dans les régions où les groupes terroristes sont particulièrement actifs, les obstacles empêchant la réalisation de la paix seront beaucoup plus difficiles à surmonter.
La région du Sahel et du lac Tchad subit de plein fouet les effets démultiplicateurs de la pandémie sur les plans sanitaire, socioéconomique, politique et humanitaire, a noté le Secrétaire général, qui a dit craindre que les groupes terroristes et extrémistes violents cherchent à exploiter la pandémie.
En Libye, les hostilités sont retombées, mais le grand nombre de mercenaires et l’accumulation massive d’armes – en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité – montrent que le risque d’une nouvelle confrontation reste élevé, a constaté M. Guterres.
« Nous devons tous œuvrer ensemble à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu efficace et à la reprise des pourparlers politiques intra-libyens », a-t-il insisté.
En raison de la pandémie, le débat général et le segment de haut niveau de cette 75è session de l’Assemblée générale se tiennent de manière hybride, les discours habituels des chefs d’Etat et de gouvernement sont préenregistrés et diffusés en ligne ainsi qu’à à la salle de l’Assemblée générale devant les ambassadeurs et représentants des Etats membres.