Avec la pandémie du Covid-19, les risques d'instabilité augmentent dans le monde
Avec la pandémie du Covid-19, les risques de conflit, d'instabilité, d'insécurité, et de déplacement de population augmentent à travers le monde, a déclaré mercredi devant le Conseil de sécurité, le chef de l’humanitaire des Nations-Unies, Mark Lowcock.
Lowcock a mis en avant les effets indirects de la pandémie sur les pays les plus vulnérables : économiques d’abord, mais aussi sur les services publics.
Ainsi, les campagnes de vaccinations ont été perturbées dans 45 pays mettant en danger 80 millions d’enfants de moins de un an, selon l’ONU, qui précise que 27 pays risquent de subir une forte détérioration de leur sécurité alimentaire et la cachexie, une forme de malnutrition aigüe qui se caractérise par une maigreur extrême, pourrait toucher 7 millions d’enfants rien que durant la première année de la pandémie.
Le Secrétaire général de l’ONU a appelé à plusieurs reprises les Etats membres et d’autres acteurs à faciliter le mouvement du personnel humanitaire et des marchandises, y compris par la délivrance de permis spéciaux de déplacements, des autorisations et des visas à l’arrivée. « Ces appels n’ont pas été, je le crains, suffisamment entendus », a dit le chef de l’humanitaire qui a également déploré le manque de financement de l’aide.
De même, l’ONU estime que près de neuf mois après son apparition, le nouveau coronavirus demeure toujours un obstacle au travail des Nations-Unies en faveur de la paix et de la sécurité.
De son côté, la cheffe des affaires politiques et de la consolidation de la paix de l’ONU, Rosemary DiCarlo, a alerté
sur trois risques liée à la pandémie : une plus grande érosion de la confiance dans les institutions publiques, l’aggravation de certains défis en matière de droits de l’homme et la fragilisation des processus politiques et de paix.
Pour sa part, le chef des opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix a constaté que dans l’ensemble, ces opérations « ont continué de prévenir et de répondre aux menaces contre les civils, qui n’ont malheureusement pas diminué au cours des six derniers mois malgré l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial ».
« C’est notamment le cas au Mali, en République centrafricaine (RCA) et en République démocratique du Congo (RDC) », a-t-il précisé.
Lacroix a reconnu que la pandémie de Covid-19 a eu un impact significatif sur la conduite des opérations de maintien de la paix de l’ONU. « Cela a créé des défis opérationnels, nous obligeant à ajuster le déploiement de personnel en uniforme, mettre en place des modalités de travail à distance et fournir une gamme de services supplémentaires au personnel sur le terrain », a-t-il expliqué.
Le coronavirus a également compliqué les efforts de l’ONU pour soutenir les autorités et d’autres acteurs, l’obligeant à adapter les modalités de son engagement à faire progresser les processus politiques et de paix. « Il nous a obligés à recalibrer notre protection des civils et d’autres domaines d’activités en appui aux populations que nous servons, tout en veillant à ce que ces activités se poursuivent », a détaillé le chef des opérations de paix.