Mali: l’ex-président Keïta hospitalisé après un court AVC
L’ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a plus été vu en public depuis qu’il a été déposé par des militaires, a été hospitalisé mardi soir à la suite d’un bref accident vasculaire cérébral, a-t-on appris de source médicale.
« Après les analyses poussées, le président a été victime d’un accident ischémique transitoire. C’est une alerte, mais il récupère bien pour le moment », a dit un médecin de la clinique de Bamako où a été admis l’ex-chef de l’Etat.
Un accident ischémique transitoire est un accident vasculaire cérébral qui ne dure généralement que quelques minutes. Il se manifeste comme un AVC (perte de force d’un côté, perte de vision, trouble du langage) et constitue un signal d’alerte au risque de survenue ultérieure d’un infarctus.
Un proche et un médecin avaient auparavant justifié son hospitalisation par un simple contrôle de routine prévu depuis un certain temps. Ils avaient indiqué que M. Keïta, 75 ans, rentrerait chez lui dans la journée.
Le médecin qui a fait état de son accident vasculaire a émis des réserves sur cette éventualité.
« C’est vrai que dans un premier temps son retour à la maison a été envisagé pour aujourd’hui, mais il est sous observation pour le
moment », a dit le praticien qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat.
Ibrahim Boubacar Keïta a été déposé par un groupe d’officiers le 18 août après sept années à la tête de ce pays en guerre contre les jihadistes et après des mois de contestation. Il a annoncé sa démission à la télévision le soir même après avoir été emmené de son domicile par des militaires, qui sont depuis au pouvoir.
Après avoir été retenu au camp militaire de Kati, à 15 kilomètres de la capitale, puis dans un lieu non divulgué, il a pu regagner son domicile de Bamako le 27 août, selon la junte. Il n’a plus été vu en public depuis.
Il est en résidence surveillée avec un accès restreint au téléphone et à internet, selon son entourage.
La Communauté des Etats ouest-africains avait obtenu de la junte qu’elle accepte de laisser M. Keïta quitter le pays si nécessaire pour des soins médicaux.
Keïta avait subi il y a quelques mois une intervention à la mâchoire à l’étranger selon son entourage. Il devait se rendre le 19 août aux Emirats arabes unis pour un contrôle, mais le coup d’Etat a contrecarré ce projet, a dit un proche.