Un mouvement qui nie l'existence du Covid-19 a divisé la société espagnole alors que le pays se bat pour contrôler le plus grand nombre de cas de coronavirus en Europe.  
 
"Stop Confinamiento España", l'un des groupes derrière le mouvement, a déclaré qu'il organiserait une manifestation le mois prochain à Madrid, la qualifiant de «manifestation pacifique contre les mesures imposées en relation avec la fausse crise sanitaire causée par le Covid-19».
 
La force du sentiment parmi ceux qui affirment que le coronavirus est une invention d'une élite dirigeante pour contrôler les masses a été démontrée lorsqu'une manifestation estimée à 2500 personnes a organisé dimanche à Madrid.   
 
Le mouvement a gagné du terrain grâce en partie au soutien de personnalités célèbres comme Miguel Bosé, un chanteur espagnol populaire.  
 
Bosé a utilisé ses plateformes de médias sociaux ces dernières semaines pour promouvoir ce que certains décrivent comme des théories du complot sur le COVID-19, et il a affirmé qu'un vaccin planifié était un prétexte pour contrôler la population mondiale en utilisant la technologie de téléphonie mobile 5G.
 
La manifestation de dimanche a fait écho à celles de juin organisées dans des villes d'Espagne par des groupes principalement de droite qui protestaient contre les restrictions imposées aux libertés personnelles par le gouvernement de coalition de gauche afin de réduire un nombre croissant de cas de coronavirus.   
 
L'Espagne a annoncé la semaine dernière une interdiction nationale de fumer et de boire en public si la distance sociale ne peut être garantie.
 
Le mouvement de déni du COVID-19 en Espagne fait écho à des mouvements libertaires similaires qui ont vu le jour aux États-Unis, en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne.
 
La cause controversée a divisé les Espagnols, des sondages récents montrant qu'un quart de la population s'oppose à l'utilisation obligatoire des masques faciaux à travers le pays.

L'émergence du mouvement intervient à un moment délicat, car l'Espagne a connu une forte augmentation des cas de coronavirus depuis sa sortie de verrouillage en juin et compte désormais le plus grand nombre de personnes diagnostiquées avec l'agent pathogène en Europe avec 359082 cas, selon les données du ministère de la Santé le 17 août. Les gens


ont été invités à se joindre à la manifestation de dimanche par une vidéo d'animation mettant en vedette la chanson des Beatles, Revolution.  
 
La vidéo a exhorté les manifestants à porter des masques lors de la manifestation afin d'éviter une arrestation ou une action de la police et de permettre «aux personnes âgées et aux personnes souffrant de problèmes de santé d'y assister».
 
Cependant, la grande majorité de ceux qui se sont présentés ne portaient pas de masques et criaient «Nous voulons voir le virus» et «La 5G est le vrai tueur».
 
Josep Pàmies, un agriculteur de Catalogne dans le nord-est de l'Espagne et militant anti-vaccination, figurait parmi les orateurs de la manifestation de Madrid.
 
Il a déclaré que l'agent pathogène pouvait être guéri avec «des baisers, des câlins, des plantes médicinales et de la confiance. Avec cela, nous pouvons arrêter la folie de nos politiciens ». Ouka Leele, poète et photographe, a déclaré aux manifestants: «Nous ne pouvons pas vivre comme des zombies avec des masques dans les rues.»
 
Le bilan officiel de l'Espagne en raison du coronavirus s'élève à un peu plus de 28600, mais le chiffre réel, y compris ceux non diagnostiqués, serait d'environ 44000, dont 20000 personnes âgées résidant dans des maisons de retraite, selon une enquête du journal El País , qui a rassemblé des données régionales. autorités et études sanitaires.

La manifestation de Madrid a suscité une sévère condamnation de la part des autorités et des médecins.
 
José Manuel Franco, chef de la sécurité régionale de Madrid, a déclaré qu'il ouvrirait une enquête et prendrait des mesures, notamment en infligeant une amende aux organisateurs de la manifestation sur le masque facial.
 
Les manifestants ont été accusés d'avoir enfreint les règles de distanciation sociale et de se rassembler, ainsi que de refuser de se couvrir le visage.
 
"Il y a toujours des gens sans cervelle - dans ce cas-ci un bon nombre - qui malheureusement ne respectent pas la loi", a déclaré Franco à la chaîne de radio Cadena Ser.
 
«Je tiens à préciser que cela sera puni avec toute la force de la loi.» Les organisateurs pourraient faire face à des amendes plus lourdes pouvant aller jusqu'à 71 414 $ s'ils sont reconnus coupables d'infraction grave aux mesures de santé publique.