Explosions de Beyrouth: le président libanais refuse une enquête internationale
Le président libanais, Michel Aoun, a rejeté vendredi toute enquête internationale dans la terrible explosion au port de Beyrouth, qui a fait plus de 150 morts, estimant qu'elle ne ferait que diluer la vérité. Interrogé par un journaliste qui lui demandait s'il pensait qu'une enquête internationale reviendrait à "diluer la vérité", le chef de l'Etat a répondu "bien sûr".
Le compte officiel du président sur Twitter a ensuite répété que selon M. Aoun une enquête internationale "diluerait la vérité".
Le président libanais a tenu ces propos au lendemain de l'appel du président français, Emmanuel Macron, lors de sa visite à Beyrouth, à une enquête internationale "transparente".
L'explosion dans le port de Beyrouth mardi a fait plus de 150 morts et 5.000 blessés. Elle a été provoquée par plusieurs tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis six ans dans un entrepôt "sans mesures
de précaution", de l'aveu même du Premier ministre.
Vendredi, M. Aoun a assuré qu'il avait été informé de cette cargaison le 20 juillet et qu'il avait contacté le secrétaire général du Conseil supérieur de Défense pour faire le nécessaire.
Face à l'outrage, les autorités veulent montrer qu'elles s'activent sur le dossier. Une source judiciaire a rapporté ce vendredi cinq nouvelles arrestations parmi les fonctionnaires des douanes et du port, notamment des ingénieurs, portant à 21 le nombre total de personnes placées en détention provisoire. "Face à la justice, il n'y a pas de grand ou de petit qui ne puisse pas être visé", a assuré le président.
Interpol sur place
Interpol a par ailleurs annoncé vendredi envoyer une équipe d'experts internationaux spécialisés dans l'identification des victimes sur le site des deux explosions meurtrières de Beyrouth, à la demande des autorités libanaises.