Le projet israélien d’annexion est « illégal », selon Bachelet (ONU)
La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé lundi l’illégalité du projet israélien d’annexion de la Cisjordanie, avertissant que ses « ondes de choc dureront des décennies ».
« L’annexion est illégale. Point final », a affirmé Michelle Bachelet dans une déclaration écrite. « Toute annexion. Qu’il s’agisse de 30% de la Cisjordanie ou de 5% ».
« Je demande instamment à Israël d’écouter ses propres anciens hauts fonctionnaires et généraux, ainsi que les nombreuses voix dans le monde, l’avertissant de ne pas poursuivre sur cette voie dangereuse », a-t-elle ajouté.
Relevant que « les ondes de choc de l’annexion dureront des décennies et seront extrêmement préjudiciables à Israël, ainsi qu’aux Palestiniens », la haute responsable onusienne souligne qu’il est encore temps de revenir sur cette décision. »
L’Etat hébreu a fixé au 1er juillet la date à laquelle il doit se prononcer sur la mise en oeuvre du plan américain pour le Proche-Orient. Ce plan prévoit la création d’un Etat palestinien sur un territoire restreint et morcelé et l’annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée.
« Plus forte pression sur les Palestiniens »
« Les conséquences précises de l’annexion ne peuvent être prédites, mais elles risquent d’être désastreuses pour les Palestiniens, pour Israël
et pour l’ensemble de la région », a indiqué Mme Bachelet, soulignant que le secrétaire général de l’ONU avait appelé le gouvernement israélien à abandonner ses projets.
Cette annexion « nuira gravement à la perspective d’une solution à deux Etats, réduira les possibilités de reprise des négociations, et perpétuera les graves violations des droits humains et du droit humanitaire international dont nous sommes témoins aujourd’hui », a-t-elle poursuivi.
Le texte souligne que s’il y a annexion, « les colonies – déjà une violation évidente du droit international – vont presque certainement s’étendre, augmentant les frictions existantes entre les deux communautés ».
Il note aussi que les Palestiniens seront soumis à une plus forte pression pour sortir de la zone annexée, et que des communautés entières seront exposées à un risque élevé de transfert forcé. Quant aux Palestiniens vivant en dehors de la zone annexée, ils risquent selon l’ONU d’être privés d’accès à leurs ressources naturelles.
Le Haut-Commissariat souligne que les restrictions du droit à la liberté de mouvement augmenteront aussi fortement à mesure que les « centres de population palestinienne deviendront des « enclaves ».
L’ONU craint aussi que l’accès humanitaire puisse être entravé et s’inquiète des difficultés d’accès des Palestiniens aux terres agricoles et aux services, comme l’éducation et la santé.