Coronavirus : l'OIT s'attend au rapatriement  de millions de migrants

Coronavirus : l'OIT s'attend au rapatriement  de millions de migrants

L'Organisation internationale du travail (OIT) a indiqué mercredi s'attendre à ce que des millions de travailleurs migrants, confrontés au chômage en raison du coronavirus, reviennent dans leur pays d'origine, notamment en Afrique et Asie.

Selon les statistiques de l'OIT, il y a 164 millions de travailleurs migrants dans le monde - près de la moitié étant des femmes - qui représentent 4,7% de la main d'oeuvre mondiale. « Nous savons que plusieurs millions de travailleurs migrants qui ont été confinés dans les pays dans lesquels ils travaillaient ont perdu leur emploi et doivent à présent rentrer dans leurs pays d'origine qui sont déjà aux prises avec une économie chancelante et une augmentation du chômage », a expliqué Manuela Tomei, en charge des Conditions de travail et de l'égalité à l'OIT.

Réintégrer le marché national

L'OIT ajoute que le Népal attend par exemple le retour d'environ 500.000 personnes et l'Ethiopie entre 200.000 et 500.000, tandis que l'Inde a déjà...

rapatrié plus de 220.000 travailleurs.

Aussi, l'organisation internationale craint que ces retours aient de "graves conséquences sociales et économiques" s'ils ont lieu dans un court laps de temps et si les migrants ne bénéficient pas de mesures de protection sociale ou s'ils ne reçoivent aucune aide pour réintégrer leur marché du travail national.

Contribuer à la relance économique

Parallèlement, l'OIT souligne que d'autres travailleurs migrants se retrouvent encore bloqués dans les pays hôtes en étant privés d'accès à la protection sociale et avec très peu d'argent pour acheter de quoi se nourrir et pour se loger.

L'OIT demande donc que des mesures soient prises pour protéger les travailleurs migrants bloqués actuellement et s'assurer que celles et ceux qui rentrent dans leurs pays d'origine puissent se réinsérer. "Si nous prenons les bonnes mesures, le retour de ces travailleurs peut contribuer à la relance économique", a relevé Michelle Leighton, en charge du département Migrations de main d'oeuvre à l'OIT.