Déconfinement : La France passe au « vert »

Déconfinement : La France passe au « vert »

Le Président français Emmanuel Macron a dressé, dimanche soir, le bilan de la crise sanitaire, a annoncé une accélération de la levée du confinement et a fixé le « cap » de la relance économique autour de l'écologie, la souveraineté économique, l'unité de la République et la déconcentration.

La France s’apprête donc à un quasi retour à la normale après trois mois bouleversés par l'épidémie de coronavirus. C’est ce qu’a annoncé le président français lors d’une allocution très attendue par les français. « Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait et de notre pays », a-t-il lancé, tout en promettant de corriger « vite et fort » les faiblesses que l'épidémie a mises à nu. « Nous n'avons pas à rougir » du bilan de ces trois mois, a insisté le président : « Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées par nos choix, par nos actions. »

Ainsi, les Français pourront, dès demain, voyager en Europe, ils pourront dès le 1er juillet se rendre « dans les Etats hors de l'Europe où l'épidémie sera maîtrisée ».

Les crèches, les écoles, les collèges et les lycées « se prépareront dès lundi à accueillir à partir du 22 juin tous les élèves de manière obligatoire ».

« Mais cela ne veut pas dire que le virus a disparu », a prévenu Emmanuel Macron qui a indiqué qu'il « faudra continuer à éviter les rassemblements ». « L'été 2020 ne sera pas un été comme les autres », a-t-il affirmé, soulignant que « la lutte n'est pas terminée, mais c'est une première victoire ».

Sur le plan économique, M. Macron a rappelé que « 500 milliards d'euros » ont été mobilisés pour l'économie frappée de plein fouet par le Coronavirus, une somme inédite qui montre « la force de notre Etat, de notre modèle


économique et de notre économie », a-t-il souligné.

Emmanuel Macron a également fixé les grandes lignes de la vision des deux prochaines années ainsi que de la décennie à venir. « Nous devons ouvrir une nouvelle étape : celle de la reconstruction de la France. Ce sera la priorité des deux prochaines années et le cap de la décennie que nous avons devant nous : retrouver notre indépendance », a indiqué M. Macron qui a souligné l'importance de reconstruire une économie forte, écologique et souveraine.

Le président a décliné trois axes qu'il précisera en juillet, après avoir récolté le fruit des diverses consultations entamées depuis plusieurs semaines. Ce deuxième temps, qui pourrait selon les observateurs être assorti d'un remaniement gouvernemental, sera aussi l'occasion de « lancer les premières actions » concrètes, a encore assuré le chef de l'Etat.

S'il a écarté toute augmentation d'impôt dans un pays parmi ceux où « la fiscalité est la plus lourde », il a exhorté à « travailler et produire davantage pour ne pas dépendre des autres ». Ce plan de relance, qui contiendra des mesures notamment pour la jeunesse, sera préparé pendant l'été.

« Nous unir autour du patriotisme républicain est une nécessité », a notamment plaidé le chef de l'Etat, en assurant qu'il sera « intraitable face au racisme et à l'antisémitisme ».

« De nouvelles décisions fortes pour l'égalité des chances seront prises », a-t-il insisté.

Enfin, M. Macron a renouvelé son vœu d'un nouvel acte de décentralisation, qui était en germe avant l'épidémie. « L'organisation de l'Etat et notre action doit profondément changer. Tout ne peut pas être tout le temps décidé depuis Paris », a-t-il fait valoir, en disant vouloir « ouvrir une page nouvelle donnant des libertés et des responsabilités inédites à ceux qui agissent au plus près de nos vies ».