USA: Facebook commence à étiqueter les contenus diffusés par des médias d'Etat
Le réseau social Facebook a annoncé jeudi avoir commencé à apposer une étiquette sur les contenus des organes de presse contrôlés par un État, qui publient sur sa plateforme aux Etats-Unis.
Le géant des médias sociaux avait fait savoir, pour la première fois en octobre 2019, qu’il allait prendre une telle démarche. La mesure est destinée notamment à limiter l’ingérence étrangère dans l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. La mention apparaîtra d’abord sur la page du média avant d’être ajoutée aux articles du fil d’actualité au cours de la semaine prochaine. Les publicités postées par les médias visés, commenceront à être bloquées plus tard cet été.
« Nous faisons preuve d’une plus grande transparence sur ces éditeurs, car ils combinent l’influence d’une organisation médiatique avec le soutien stratégique d’un État, et nous pensons que les gens devraient savoir si les informations qu’ils lisent proviennent d’une publication qui peut être sous l’influence d’un gouvernement », a écrit dans un blog Nathan Gleicher, responsable de la cybersécurité au sein du groupe américain.
« Les médias d’État font rarement de la publicité aux États-Unis. Néanmoins, plus tard
cet été, nous commencerons à bloquer les publicités de ces organes de presse aux États-Unis par prudence afin de fournir une protection supplémentaire contre divers types d’influence étrangère dans le débat public avant les élections de novembre 2020 aux États-Unis », a expliqué Gleicher. La définition de Facebook des médias contrôlés par l’État a été élaborée, indique-t-on, en collaboration avec des experts et des organisations dans les domaines des médias, de la gouvernance, des droits de l’homme et du développement.
Facebook affirme qu’elle prendra ses décisions en fonction notamment du financement et de la structure des organes de presse. Les médias jugés contrôlés par l’État pourront faire appel de leur statut.
Parmi les organes de presse qui se verront apposer ces étiquettes, à partir de ce jeudi, figurent Russia Today, Sputnik, Xinhua News et Philippine News Agency.
Al Jazeera, une propriété privée mais présidée par un membre de la famille royale du Qatar, sera également étiquetée. La chaîne a protesté contre cette politique lors de sa première annonce l’année dernière, affirmant qu’une telle étiquette porterait « un préjudice irréparable » à son fonctionnement.