L'ONU réclame d’allouer de nouveaux « droits de tirage spéciaux » pour l’Afrique
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exhorté vendredi les créanciers à suspendre la dette de tous les pays en développement, pas seulement des plus pauvres, avertissant que nombre d'entre eux faisaient face à un surendettement en raison d'une récession mondiale déclenchée par la pandémie de coronavirus.
Guterres a déclaré lors d'une conférence virtuelle sur l'Afrique organisée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international que le continent avait besoin de plus de 200 milliards de dollars pour répondre à la pandémie et atténuer son impact économique.
Pour mobiliser davantage de ressources, il a déclaré que le FMI devrait allouer de nouveaux droits de tirage spéciaux (DTS), une étape à laquelle les États-Unis se sont opposés. Une allocation en DTS s'apparente à une banque centrale «imprimant» de l'argent neuf.
Le DTS a été créé par le FMI en 1969 comme avoir de réserve
international complémentaire dans le cadre du système de parités fixes de Bretton Woods. Tout pays adhérent au système devait disposer de réserves officielles — avoirs en or de l’État ou de la banque centrale et devises largement acceptées — qui pouvaient servir à racheter sa monnaie nationale sur les marchés des changes internationaux, au besoin, pour maintenir son taux de change. Mais l’offre internationale de deux grands avoirs de réserve, l’or et le dollar, s’est révélée insuffisante pour favoriser l’expansion du commerce et des flux financiers internationaux à laquelle l’on assistait alors. La communauté internationale a donc décidé de créer un nouvel avoir de réserve mondial sous les auspices du FMI.
En mars 2016, 204,1 milliards de DTS avaient été créés et alloués aux pays membres (soit l’équivalent d’environ 285 milliards de dollars). Les DTS peuvent être échangés contre des devises librement utilisables.
MN