Coronavirus : l’OMC s’attend à une chute du commerce
Le commerce mondial devrait enregistrer une baisse comprise entre 13% et 32% en 2020, tandis que la pandémie de COVID-19 désorganise les activités économiques et la vie normale dans le monde, souligne, mercredi, l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).
“Le large éventail de possibilités liées à la baisse prévue s’explique par la nature sans précédent de cette crise sanitaire et par l’incertitude quant à son impact économique précis. Mais cette baisse sera probablement supérieure à la contraction du commerce causée par la crise financière mondiale de 2008-2009”, précise l’OMC dans un nouveau rapport.
D’après le document, le commerce mondial des marchandises devrait afficher un recul de 13% à 32% en 2020 du fait de la pandémie de COVID‑19, tandis qu’une reprise des échanges est attendue en 2021, mais elle dépendra de la durée de l’épidémie et de l’efficacité des mesures adoptées pour y faire face.
Presque toutes les régions enregistreront des baisses à deux chiffres du volume des échanges en 2020, les exportations les plus touchées étant celles de l’Amérique du Nord et de l’Asie, fait observer l’OMC, notant qu’il est probable que le commerce chutera plus brutalement dans les secteurs ayant des chaînes de valeur complexes, notamment l’électronique et les produits automobiles.
Le document relève, en outre, que le commerce des services pourrait être le plus directement touché par la COVID‑19 en raison des restrictions visant les transports et les voyages.
Le commerce des marchandises avait déjà ralenti de 0,1% en volume en 2019, plombé par les
tensions commerciales et le ralentissement de la croissance économique. La valeur en dollars des exportations mondiales de marchandises en 2019 a diminué de 3%, tombant à 18 890 milliards d’USD.
La valeur des exportations de services commerciaux a progressé de 2% en 2019 pour atteindre 6 030 milliards d’USD.
Selon l’OMC, les résultats commerciaux à venir sont à appréhender sous la forme de deux scénarios distincts, le premier relativement optimiste, avec un net recul du commerce suivi par une reprise à partir de la seconde moitié de 2020, tandis que le second scénario est plus pessimiste avec une baisse initiale plus forte et une reprise plus prolongée et incomplète.
“Dans les deux scénarios, toutes les régions subiront une baisse à deux chiffres des exportations et des importations en 2020, sauf les “autres régions” (qui comprennent l’Afrique, le Moyen-Orient et la Communauté d’États indépendants (CEI), y compris les États associés et les anciens États membres”, fait observer l’OMC.
La baisse relativement faible estimée pour ces dernières tient au fait que les pays qui en font partie dépendent beaucoup des exportations de produits énergétiques, dont la demande est relativement indépendante des fluctuations de prix, explique la même source.
Si la pandémie est maîtrisée et si le commerce se remet en route, la plupart des régions pourraient enregistrer en 2021 une reprise à deux chiffres avoisinants 21% dans le scénario optimiste et 24% dans le scénario pessimiste – bien qu’à partir d’une base beaucoup plus faible, conclut le rapport.