Coronavirus : les pistes examinées dans la course au traitement
Le Covid-19 a simultanément englouti notre quotidien et lancé une course contre la montre aux scientifiques. Dans cette quête de traitement, de multiples essais cliniques sont lancés à travers le monde, depuis quelques patients dans un hôpital à des milliers sur plusieurs continents. L'objectif est de trouver un médicament existant, et donc rapidement disponible, avec la meilleure efficacité possible sur le Covid-19.
Quid de la Chloroquine?
La chloroquine tue le parasite unicellulaire qui cause le paludisme. Les scientifiques savent depuis longtemps qu'il peut également se fixer à une protéine cellulaire humaine appelée récepteur sigma-1… Récepteur qui est également la cible du virus. L'hydroxychloroquine en est une autre forme, utilisée pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. Plusieurs essais se penchent en ce moment sur ce traitement potentiel à la suite des premiers résultats du Pr Didier Raoult à Marseille. Son bénéfice reste en effet à prouver au regard des risques connus de problèmes cardiaques ou respiratoires.
Les anticorps
Dans notre corps, les anticorps sont de grosses molécules produites par certaines de nos cellules immunitaires. Elles ont pour particularité de se lier spécifiquement à la molécule détectée comme une menace et dont l'intrusion a généré leur production massive.
Le sérum sanguin des patients qui ont guéri
Lorsqu'une personne guéri d'un virus, son sang est plein d'anticorps dirigés contre le germe – ceux-là mêmes qui ont permis de surmonter la maladie. L'idée est donc de collecter le plasma sanguin des survivants et d'en perfuser les anticorps à d'autres malades. Un procédé qui s'est montré "efficace et salvateur" contre d'autres maladies infectieuses, notamment la rage et la diphtérie, a déclaré le Dr Mike Ryan, responsable du programme d'urgence sanitaire de l'OMS, rapporte Reuters. Un coup de pouce immunitaire qui "doit être administré au bon moment" et "n'est pas toujours couronné
de succès". Les médecins de Shanghai font partie de ceux qui essaient les perfusions de plasma, et le laboratoire Takeda tente de tirer un médicament de ce fameux sérum.
Des anticorps créés en laboratoire
Créés en laboratoire, les anticorps peuvent cibler un fragment spécifique du pathogène, ici le virus ou la cellule infectée, pour ordonner sa destruction. Encore faut-il trouver le bon anticorps, qui ne ciblera rien d'autre que ce qui est attendu. Les laboratoires américains Vir Pharmaceuticals et Regeneron travaille à un cocktail d'anticorps de ce type. En Belgique, l'Institut Flamand de Recherche en Biotechnologie (VIB) a annoncé avoir trouvé un anticorps capable de neutraliser une variante du virus du Covid-19 en laboratoire. Les tests précliniques (sur les animaux) sont en cours.
Anti-diabétique, anti-inflammatoire, antibiotiques : les autres pistes
332 interactions différentes entre les protéines virales et humaines ont été cartographiées par des chercheurs américains à partir du génome du Covid-19. Le résultat, mis en ligne sur BiorXiv, est encore en cours de validation pour publication et n'a pas été relu par les pairs. Leur analyse est donc à confirmer, mais a permis d'identifier 66 protéines ciblées par 69 médicaments existants soit 25 déjà approuvés par la FDA (les autorités de santé américaines), 14 en cours d'essais cliniques et 28 en cours d'essais précliniques.
Sur la liste figuraient des candidats inattendus tels que l'halopéridol, utilisé pour traiter la schizophrénie, et la metformine, prise par les personnes atteintes de diabète de type 2. On y trouve également des antibiotiques. Certaines de ces médicaments s'attachent également en effet aux protéines humaines en interaction avec les protéines virales, et pourraient donc potentiellement bloquer l'infection.
La colchicine - un anti-inflammatoire bon marché habituellement utilisé pour traiter la goutte et la péricardite -, est également testée au Canada.
Agences