Coronavirus « 60 à 70 % des Allemands seront infectés», Merkel

Coronavirus « 60 à 70 % des Allemands seront infectés», Merkel

C'est une prise de parole qui a été longuement attendue. La raison d’être de la conférence du mercredi 11 mars 2020 répondait en effet aux critiques reprochant à la chancelière son absence d'intervention publique sur la crise du coronavirus Covid-19 : « Pas de discours, pas d’apparition publique, pas de direction de crise » titrait mercredi matin le quotidien populaire Bild. Il était en outre reproché à Angela Merkel de s’être exprimée à huis clos la veille lors d’une réunion de la fraction CDU/CSU du Bundestag et d’avoir annoncé que « 60 à 70 % des Allemands seront infectés par le coronavirus ». Pour le Handelsblatt, cette stratégie est effectivement un désastre du point de vue de la communication, car ce chiffre relayé sans autre forme d’explication a focalisé l’attention et inquiété jusqu’aux pays voisins.

Les Allemands attendaient donc une prise de position publique, claire et cohérente de la part des autorités. Voire même l'annonce d'actions décisives et drastiques : restrictions, interdictions, fermetures (des frontières, des écoles, des transports, etc.). Le Bild citant en exemple la décision, prise par le chancelier autrichien Sebastian Kurz, de fermer les frontières de son pays avec l’Italie.

Or la conférence de presse organisée


par le gouvernement allemand s'est révélée avoir d'autres finalités. Non pas énoncer des mesures restrictives, mais, préparer psychologiquement les citoyens à une incertitude sur le long terme, à l’imprévisible. « La situation est encore inédite et ne cesse d’évoluer, il faut se prémunir à temps en se protégeant et en essayant de gagner le plus de temps possible ». Voilà le cœur du message énoncé par Angela Merkel, repris par Jens Spahn, le ministre de la Santé. La chancelière s’en remet aux scientifiques, qui édicteront les consignes et s’efforcent de chercher des vaccins et des thérapies.

Par ailleurs, le chiffre inquiétant de 60 à 70% de la population infectée est en réalité à nuancer, a tenté d'expliquer Angela Merkel. La chancelière précise en effet que ce pourcentage est estimé « tant que cette situation perdure » ; Lothar Wieler ajoute : « Nous ne savons pas à quelle vitesse cela se produira ». La stratégie proposée par le gouvernement est alors de tout faire pour ralentir la propagation, afin de ne pas surcharger les hôpitaux, le nombre de places en soins intensifs étant limité, et pour que les chercheurs puissent mettre au point un vaccin, annoncé pour 2021.

Avec agences