Coronavirus : l’OMS renforce les dispositifs de dépistage
Face aux incertitudes médicales sur l’évolution et la virulence de l’épidémie de coronavirus, une maladie inconnue par la communauté scientifique, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), après avoir décrété l’urgence sanitaire internationale, multiplie désormais les appels pour le développement de meilleurs tests de dépistage de la pneumonie Covid-19 en vue de contenir sa dissémination dans le monde.
“Sans capacité diagnostique, les pays sont dans le noir: ils ne savent pas jusqu’où et pourquoi le virus s’est propagé et qui a un coronavirus ou une autre maladie présentant des symptômes similaires”, a déclaré récemment le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Pour l’OMS, la principale crainte est de voir l’épidémie gagner des pays aux systèmes de santé fragiles.
“À la fin de cette semaine, 40 pays d’Afrique et 29 des Amériques devraient avoir la capacité de détecter le COVID-19”, a par ailleurs souligné mardi à la presse le directeur général de l’agence spécialisée de l’ONU.
L’OMS a indiqué “avoir envoyé des équipements de protection individuelle dans 21 pays”, ajoutant que “nous expédierons d’autres équipements dans 106 autres pays au cours des prochaines semaines”.
“Beaucoup de ces pays ont envoyé des échantillons à d’autres pays pour des tests, en attendant plusieurs jours pour les résultats. Maintenant, ils peuvent le faire eux-mêmes, dans les 24 à 48 heures”, s’est réjoui le directeur général de l’Organisation.
Certains pays africains, comme la RDC, a-t-il poursuivi, exploitent désormais la capacité qu’ils ont accumulée pour tester le virus Ebola afin de tester le COVID-19, estimant qu'”il s’agit d’un excellent exemple de la manière dont l’investissement dans les systèmes de santé peut apporter des dividendes pour la sécurité sanitaire”.
“Nous travaillons également avec des partenaires dans certains contextes plus fragiles, comme en Syrie en République centrafricaine, pour préparer les pays à l’arrivée du virus”, a-t-il ajouté.
L’OMS qui a élaboré des conseils techniques concernant les tests de laboratoire pour le coronavirus affirme que plusieurs tests qui détectent le COVID-19 sont actuellement en cours de développement, précisant que certains tests peuvent détecter uniquement le nouveau virus et certains peuvent également détecter d’autres souches qui sont génétiquement similaires.
Plusieurs pays proposent leur propre technique dans
ce domaine. Les tests actuels développés par des laboratoires de référence sont basés sur la détection du code génétique du nouveau coronavirus.
L’université de Nankai en Chine a annoncé mardi “une avancée” dans le développement d’un nouveau type de kit de dépistage rapide pour le nouveau coronavirus capable d’identifier l’infection parmi les patients suspects en 15 minutes.
Le développement de meilleurs diagnostics face au nouveau coronavirus et d’essai cliniques de médicaments était au centre d’un “forum global sur la recherche et l’innovation” organisée la semaine dernière à Genève par l’OMS qui encourage l’échange d’informations sur la nouvelle épidémie.
“Un autre besoin urgent est la capacité à effectuer des études domestiques et à développer un test sérologique qui “nous permettrait de tester les populations pour déterminer combien de personnes ont été affectées au fil du temps”, a expliqué le directeur exécutif du programme d’urgences sanitaires de l’OMS, Michael Ryan.
En ce qui concerne les vaccins, dont le premier devrait nécessiter 18 mois avant de pouvoir être utilisé, M. Ryan a appelé à “des décisions fortes” du secteur privé et des décideurs pour investir dans le développement et l’avancement du processus en promouvant l’innovation.
D’après une étude menée en Chine et relayée mardi par l’OMS, le nouveau coronavirus est mortel dans seulement 2,3% des cas. Le Covid-19 s’avère bénin dans 80,9% des cas, grave dans 13,8% et critique dans 4,7%.
Cette étude a été réalisée par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies portant sur plus de 72.000 personnes, la plus vaste menée depuis le début de l’épidémie.
Selon cette analyse menée en date du 11 février, le taux de mortalité du Covid-19 reste très bas jusqu’à 39 ans, à 0,2%, puis s’élève progressivement avec l’âge. Les personnes de plus de 80 ans sont les plus à risque, avec un taux de mortalité de 14,8%.
Aucun décès n’a été constaté parmi les enfants de moins de 10 ans, même si au moins deux nouveau-nés ont été contaminés dans le ventre de leur mère, précise la même source, notant que les hommes sont plus menacés que les femmes par une issue fatale (2,8% contre 1,7%).