Macron ne veut plus d’«imams détachés» en provenance du Maroc
Emmanuel Macron commence cette semaine à dévoiler sa stratégie de lutte contre « le séparatisme » et le radicalisme islamiste. Sa stratégie prévoit notamment de revoir la formation des imams et le financement des lieux de culte par des pays étrangers.
Le débat sur la montée des communautarismes s’est durci ces derniers mois, alimenté par de vives polémiques sur la laïcité, le port du voile ou le radicalisme. Une récente polémique sur une mère voilée lors d’une sortie scolaire, déclenchée par un élu RN, a divisé jusqu’au sein du gouvernement.
Le chef de l’Etat aborde régulièrement ce thème depuis des mois, fustigeant le communautarisme et l’islam radical, notamment dans son discours après les meurtres à la Préfecture de police de Paris.
Pressé de s’exprimer par les oppositions, Emmanuel Macron entend prendre le temps. Il devrait ainsi effectuer un déplacement la semaine prochaine et continuer à présenter la suite du plan après les élections municipales des 15 et 22 mars.
Au total, la stratégie du gouvernement devrait s’appuyer sur quelque 25 actions, selon un document de travail datant de
janvier et dévoilé par Le Point ce week-end.
Une partie d’entre elles portent sur l’organisation de l’islam de France, notamment la formation des imams et le financement des lieux de culte par des pays étrangers. A l’image de la grande mosquée en cours de construction à Mulhouse, An-Nour, qui est financée en partie par le Qatar.
Ce document interministériel dévoilé par Le Point, prévoit ainsi dans son quatrième axe : «Mettre fin au «système des imams détachés», en provenance du Maroc, de la Turquie, de l’Algérie – des négociations diplomatiques sont en cours avec ces pays. Former des imams français en développant des « cursus d’islamologie » dans les universités, les projets d’écoles d’aumôneries (militaires et hospitalières)…».
Il est à noter que le Maroc forme et envoie des imams en France et ce depuis des années maintenant. Ils sont formés à l’Institut Mohammed VI de la formation des Imams Mourchidines et Mourchidates. De plus, le pays envoie durant le mois de Ramadan des psalmodieurs ou récitateurs pour officier dans les lieux de culte du pays de l’hexagone.