ONU : Mahmoud Abbas réclame une conférence de paix internationale
Comme prévu, Mahmoud Abbas a rejeté, mardi 11 février 2020 devant le Conseil des sécurité des Nations unies, le plan de paix proposé par Donald Trump le 28 janvier 2020.
Le président palestinien le qualifie de "plan préventif israélo-américain pour mettre fin à la question de la Palestine" et évoque la carte présentant le découpage comme un "gruyère suisse", tellement le futur Etat serait fragmenté. "Vraiment, lequel d'entre vous accepterait cet Etat dans ces conditions", a-t-il lancé, précisant que ce plan "remet en question les droits légitimes des Palestiniens" et que "Jérusalem-Est ne ferait pas partie de la Palestine et cela suffit à le refuser."
Mahmoud Abbas n'hésite pas à parler d'apartheid, de viol du droit international et des initiatives de paix. L'agence officielle palestinienne Wafa note que "ce plan n'apportait pas la paix ou la stabilité à la région. Il récompense plutôt l'occupation au lieu de la tenir responsable de ses crimes".
Danny Danon, ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies, a lui fait l'éloge de ce plan rappelant que toutes les autres initiatives depuis soixante-dix ans pour réaliser la paix entre son pays et les Palestiniens n'ont pas fonctionné. Il loue un plan "réaliste et novateur" et précise qu'"il est temps de rechercher une approche pragmatique" et que ce texte est une suggestion pour les parties de négocier.
Accusant Mahmoud Abbas de ne pas être sérieux dans sa quête de paix, de ne pas vouloir trouver une solution réaliste et de refuser de négocier avec Israël, il affirme que la paix n'avancera pas tant que Mahmoud Abbas restera la président de l'Autorité palestinienne.
Selon António Guterres, secrétaire général des Nations unies, "l'ONU reste déterminée à aider les Palestiniens et les Israéliens à résoudre le conflit sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, du droit international et des accords bilatéraux, et à réaliser la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant à proximité, en paix et en sécurité à l'intérieur des frontières reconnues en 1967."
Le Coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov souligne lui que "les mesures unilatérales et les plans d'annexion dévasteraient les perspectives d'une solution à deux Etats. Elles auraient des répercussions négatives dans toute la région et compromettrait sérieusement les possibilités de normalisation et de paix régionales."
Le président palestinien ouvre une porte à la reprise des négociations. Il voudrait que la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne et les Nations unies (Quartet pour le Moyen-Orient) participent à une conférence de paix internationale en présence de la Palestine et d'Israël. Il se dit prêt à "rester ici à l'Onu pour lancer les négociations immédiatement."