Terrorisme au Sahel : grand risque d’un « califat noir »

Terrorisme au Sahel : grand risque d’un « califat noir »

Le Sahel, la zone stratégique qui comprend le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie, le Burkina Faso, a plongé dans le chaos avec la répétition des attaques terroristes notamment en 2019 où il a été très sanglant. Le cycle de violence risque de se perpétuer en 2020 qui pourrait être une année particulièrement difficile et décisive conjuguée en cela par la tension au Moyen-Orient.

En 2020, l'avenir de certaines zones stratégiques est en jeu, celle du Sahel notamment qui est tombé dans le chaos avec la récurrence des attaques terroristes des groupes djihadistes qui font des pays comme le Mali et Burkina Faso des zones presque hors de contrôle avec le risque réel qu'un califat noir naisse au sud de la Libye.

L'attention est donc maximale au Sahel, les opérations militaires, en particulier celles de la France, ne semblent pas avoir connu le succès escompté. Et il y a déjà ceux qui pensent à un désengagement et à une réduction des hommes et des moyens. Bref, un revers de la France, alors que les États-Unis ont déjà commencé leur désengagement, déterminé par la mort de 13 soldats français lors d'une opération au Mali. Cette annonce est intervenue lors du dernier sommet de l'OTAN. Mais cela ne semble pas être une motivation dictée par l'émotion mais d’un engagement plus actif que les autres acteurs, c'est-à-dire les pays du...

G5 Sahel - Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso - mais il ne semble pas y en avoir.

Macron a en effet convoqué un sommet des pays de la région et c'était très clair: «Je m'attends à ce qu'ils clarifient et formalisent leur demande à la France et à la communauté internationale. Veulent-ils que nous soyons là? Ont-ils besoin de nous? Je veux des réponses claires et décisives à ces questions ». Macron est conscient du sentiment anti-français croissant dans la région. La France, cependant, sait quoi mettre dans l'assiette. Les pays de la région, peut-être pas.

Paris compte actuellement 4 500 hommes au sol, 260 véhicules lourds, 360 véhicules logistiques, 210 véhicules blindés légers. Il dispose d'un support aérien de sept Mirage 2000, d'une dizaine d'avions de transport tactiques et stratégiques et de trois drones. Cette force, selon Macron, est particulièrement difficile sur le plan économique, elle est également très risquée et met en danger de nombreuses vies humaines. Paris dirige la mission depuis cinq ans et demande désormais plus d'engagement de la communauté internationale et des pays de la région.

Le chef d'état-major français, le général François Lecointre, a expliqué que l'avenir de la région du Sahel repose sur ce qui se passera en 2020. Autrement dit, si le chaos prendrait racine, Daech s'installerait dans le vide qui serait créé. Une alerte nette et claire.

Mouhamet Ndiongue