Fin du franc CFA : Ouattara et Macron déclenchent l’ire des intellectuels
Parti pour visiter les troupes françaises établis en Côte d’Ivoire, le président français Emmanuel Macron a surpris plus d’un en annonçant avec le président ivoirien la fin du franc CFA. Cette décision entre la France et l'Union monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA), actuellement dirigé par Ouattara a fait réagir les intellectuels africains, qui sur les réseaux sociaux notamment twitter ont laissé éclater leur colère contre la mainmise sur l’économie des Etats de l’Afrique de l’ouest.
Qualifiée faire avancer le «eco», la nouvelle monnaie remplace le CFA et élargit la possibilité pour les 15 membres de la CEDEAO - avec certains pays de l'UEMOA chevauchement - pour adopter également la monnaie. Il a été présenté lors d'une visite de trois jours de Macron, qui a également rendu visite aux troupes françaises stationnées en Côte d'Ivoire.
Ouattara a reconnu la nécessité d'aller au-delà du CFA, qui a longtemps été considéré comme un symbole de la domination coloniale française. Macron a souligné la nécessité pour la France de répondre à la jeunesse africaine, thème commun de son administration, et d'établir une nouvelle relation entre son pays et le continent africain.
«Je voulais engager la France dans une réforme historique et ambitieuse de la coopération entre l'Union économique et monétaire ouest-africaine et notre pays», a déclaré Macron. «Avec la réforme du franc CFA, nous franchissons un grand pas pour écrire une nouvelle page dans nos relations avec l'Afrique.»
L'éco restera fixé à l'euro, comme l'avait préconisé Ouattara, bien
que les dépôts requis des nations africaines dans les coffres français soient désormais éliminés et que la France n'occupe plus de siège sur la banque centrale ouest-africaine liée à l'UEMOA.
Cette décision a déclenché la colère des intellectuels africains qui sur les réseaux sociaux ont qualifié cette décision de « forfaiture ».
Le FMI salue la réforme
«Je salue les réformes du système du franc CFA annoncées aujourd’hui à Abidjan par les présidents Ouattara et Macron. Elles constituent une étape essentielle dans la modernisation d’accords de longue date entre l’Union économique et monétaire ouest africaine et la France. », a déclaré Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
«Les mesures annoncées s’appuient sur le bon bilan de l’UEMOA en matière de conduite de la politique monétaire et de gestion des réserves extérieures. Ces dernières années, l’UEMOA a enregistré une faible inflation et une croissance économique forte, la situation des finances publiques s’est améliorée et le niveau des réserves de change a augmenté.
Ces réformes maintiennent également d’importants facteurs de stabilité qui ont été fort utiles à la région, dont la parité fixe avec l’euro et la convertibilité illimitée garantie par la France.
«Le FMI se tient prêt à coopérer avec les autorités régionales en fonction des besoins ainsi qu’à appuyer la mise en œuvre de cette importante initiative.»
Mouhamet Ndiongue