Tunisie : Nabil Karoui demande un report de la présidentielle

Tunisie : Nabil Karoui demande un report de la présidentielle

L'un des deux candidats au second tour de la présidentielle en Tunisie, Nabil Karoui, incarcéré, a déposé mardi un recours en justice, afin de demander un report de ce scrutin prévu le 13 octobre, a indiqué l'un de ses avocats.

« Nous avons déposé un recours auprès du tribunal administratif pour demander un report de l'élection » jusqu'à ce que M. Karoui soit libéré pour faire campagne.

Le recours fait valoir que l'égalité des chances n'est pas respectée entre les deux candidats, a-t-il ajouté.

Le tribunal administratif a confirmé avoir reçu ce recours, sans détailler dans quel délai il pourrait y répondre.

Nabil Karoui, un homme d'affaires et des médias dont le parti fondé il y a six mois serait arrivé second aux législatives de dimanche, selon plusieurs sondages, est en prison depuis le 23 août dans le cadre d'une enquête pour blanchiment.

Il avait déposé le 30 septembre une demande officielle à l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) pour « pouvoir se déplacer dans


tous les gouvernorats pendant la campagne, et être en contact direct avec les médias », a indiqué son parti, Qalb Tounes, dans un communiqué.

« En l'absence de réponse, de la part de l'Isie, nous avons demandé le report du second tour jusqu'à l'expiration des motifs de l'inégalité des chances », selon le même communiqué de son parti.

« M. Nabil Karoui tient à son droit de se présenter au deuxième tour de la présidentielle anticipée », écrit son parti, démentant des "rumeurs" selon lesquelles il envisagerait de se retirer.

L'Isie ainsi que de nombreux responsables politiques tunisiens et des observateurs internationaux, avaient appelé à ce que M. Karoui puisse faire campagne de façon équitable.

La date de l'arrestation de ce candidat, peu avant la campagne présidentielle, et ses modalités juridiques, ont alimenté des soupçons d'instrumentalisation de la justice.

Le premier finaliste de la présidentielle, l'universitaire Kais Saied, a annoncé samedi qu'il cessait de faire campagne afin de respecter l'égalité des chances avec son adversaire en prison.