France: Le premier ministre appelle à une révision de la politique migratoire
« Réviser nos logiciels »: critique sur le bilan de la politique migratoire, Edouard Philippe a fixé des orientations, n’excluant pas l’idée de quotas, lors d’un débat à l’Assemblée voulu par Emmanuel Macron qui a hérissé à gauche et laissé la droite sur sa faim, rapporte l’AFP
Revendiquant « une politique sans coups de menton ni naïveté », le chef du gouvernement a lancé la discussion devant un hémicycle loin d’être comble, comme un lundi ordinaire. Un débat similaire aura lieu mercredi 9 octobre 2019, au Sénat.
Un an après la promulgation de la loi asile-immigration-intégration, le Premier ministre a admis que le gouvernement n’avait « pas atteint tous (ses) objectifs » en matière migratoire, soulignant l’augmentation de 22% entre 2017 et 2018 du nombre de demandes d’asile. « Le système français d’asile est aujourd’hui saturé », a-t-il déploré, estimant que l’idée de « quotas » n’était pas « taboue », indique la même source.
Mais les quotas, « ce n’est pas opératoire », pas la « recette magique », a critiqué Boris Vallaud (PS), quand Eric Ciotti
(LR), favorable, a demandé le « calendrier ».
Le locataire de Matignon a développé « six orientations », dont une réflexion sur les prestations sociales accordées aux demandeurs d’asile. « La France (…) ne doit être ni plus, ni moins attractive que ses voisins », a plaidé Edouard Philippe en appelant à « regarder les choses en face (…) sans rien renier de nos principes », notamment sur les conditions d’accès aux soins.
Edouard Philippe veut également redéfinir la stratégie de l’aide publique au développement, qui doit atteindre 0,55% du PIB en 2022, en mettant « enfin la question migratoire au cœur de nos relation diplomatique avec ces Etats ». Il entend aussi « faire plus et mieux en matière d’intégration ».
Quelques jours après le virulent discours anti-immigration du polémiste Eric Zemmour, le Premier ministre a décoché quelques flèches contre les pourvoyeurs de « fausses solutions », fustigeant les « mythes et fantasmes » de « l’immigration zéro », de « l’immigration de remplacement » ou encore de « la fin du droit du sol ».