Saïd Bouteflika, condamné à 15 ans de prison

Saïd Bouteflika, condamné à 15 ans de prison

 

Un tribunal militaire algérien a condamné à 15 ans de prison Saïd Bouteflika, frère et conseiller influent du président déchu Abdelaziz Bouteflika, jugé pour « atteinte à l'autorité de l'armée » et « complot contre l'autorité de l'Etat ».

Le général « Toufik » et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes) Louisa Hanoune, jugés dans la même affaire devant le tribunal militaire de Blida, au sud d'Alger, ont écopé de la même peine. Le Tribunal a également condamné à 20 ans de prison l'ancien ministre de la Défense et ex-chef d'état-major de l'armée Khaled Nezzar, son fils Lotfi, ainsi que Farid Benhamdine, gérant de la Société algérienne de pharmacie, tous les trois jugés par contumace dans la même affaire. Le parquet de Blida avait requis mardi 20 ans de prison pour Said Bouteflika, qui s'était imposé comme l'homme fort du régime et pour les autres prévenus jugés dans ce procès, ouvert lundi loin des


caméras. Seuls les avocats et les familles des accusés ont le droit d'assister aux audiences.
Arrêtés et incarcérés début mai Ce procès emblématique a lieu après une vague d'arrestations massives dans l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika, c ontraint à la démission début avril après des mois d'un mouvement de contestation inédit. Saïd Bouteflika avait été arrêté début mai avec le général « Toufik » et Athmane Tartag. Ils ont été incarcérés le 5 mai. Louisa Hanoune, cheffe du PT (trotskiste), a été placée en détention provisoire quatre jours plus tard. Des enquêtes judiciaires avaient ensuite été ouvertes sur des faits présumés de corruption visant d'ex-hauts responsables politiques et des hommes d'affaires, accusés d'avoir profité de leurs liens privilégiés avec le régime de M. Bouteflika. La défense avait admis que Mme Hanoune avait participé à une réunion avec Saïd Bouteflika et le général « Toufik » le 27 mars, au lendemain d'une déclaration du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, demandant publiquement le départ d'Abdelaziz Bouteflika.