La Cour suprême britannique met Boris Johnson KO
La Cour suprême du Royaume-Uni a jugé à l’unanimité de ses onze membres illégale la décision du nouveau premier ministre Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant cinq semaines à l’approche du Brexit. La plus haute juridiction britannique a pris le relais d’une cour écossaise, et a précisé en outre que le Parlement devait siéger à nouveau « dès que possible ».
Déjà, entre l’annonce de la décision de suspendre le Parlement et sa suspension effective, les députés anglais ont asséné plusieurs camouflets à M. Johnson, comme l’interdiction d’une sortie sans accord de l’Union européenne, le refus d’élections anticipées et sa mise en minorité par son propre camp. Les députés ont compris qu’en suspendant les travaux parlementaires durant cinq semaines, le premier ministre voulait en fait se défaire
de l’emprise du législatif sur son gouvernement.
Le Royaume-Uni n‘a pas de constitution écrite, mais des juristes anglais ont estimé que la coutume observée des siècles durant par les prédécesseurs de M. Johnson valait constitution, et que donc sa décision était illégale. Lui, en revanche, n'a de cesse de répéter que cette mesure était justifiée afin de préparer et présenter ses priorités politiques nationales après son arrivée au pouvoir fin juillet.
Le chef du parti travailliste et principal opposant au gouvernement, Jeremy Corbyn, a appelé le premier ministre à démissionner. Le président (démissionnaire) de la Chambre John Bercow a déclaré qu’elle devait « se réunir sans délai » et qu’il allait consulter à cet effet les chefs des différents partis politiques « de toute urgence ».