Brexit : Des perturbations prévus en cas de « no deal »

Brexit : Des perturbations prévus en cas de « no deal »

Le gouvernement britannique prévoit des perturbations à court terme dans plusieurs domaines clés en cas d'un Brexit sans accord, dont les transports, la santé, les douanes ainsi que l'approvisionnement en eau, médicaments et nourriture.

Selon des documents officiels publiés mercredi soir suite à une demande des députés la semaine dernière, visant à forcer le gouvernement à révéler les détails de l' « Opération Yellowhammer » mise au point dans l'éventualité d'un Brexit sans accord, les préparatifs à un "no deal" demeurent « très faibles » au Royaume-Uni.

Dans la perspective d'un tel scénario noir comme l'avait qualifié auparavant la Banque centrale d'Angleterre, la lenteur des procédures de contrôle douanier qui résulterait d'une sortie désordonnée du Royaume-Uni de l'UE, risque de provoquer des pénuries de médicaments et de nourriture et d’entraîner de grandes perturbations dans le secteur du transport. Pire encore, la situation de chaos qui s'en suivrait pourrait provoquer d'éventuels « désordres publics ».

Le Yellowhammer précise également que la disposition de filet sécurité proposée par l'UE pour empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du nord « s'avère probablement non viable en raison d'importants risques sur les plans économique, juridique et de biosécurité ».

Le document évoque même la possibilité de l'émergence d'un marché noir dans les communautés frontalières, ajoutant que jusqu'à 85% des poids-lourds britanniques pourraient...

ne pas être en mesure de franchir les contrôles douaniers français, en cas d'un Brexit sans accord, entraînant une baisse de « 40 à 60% du niveau actuel » de circulation.

Ces perturbations pourraient durer trois mois et « avoir un impact sur l'approvisionnement en médicaments et matériel médical », ainsi qu'en produits frais, selon la même source.

« L'état de préparation du public et du secteur marchand (...) restera faible (...) en raison de l'absence d'une vision claire sur la forme de la sortie de l'Union européenne », lit-on dans des extraits de Yellowhammer relayés par la presse britannique.

Par ailleurs, Gibraltar, territoire britannique d'outre-mer situé sur la côte sud de l'Espagne, pourrait être particulièrement affecté en raison de la mise en place de contrôles douaniers à sa frontière avec l'Espagne, ajoute la même source, notant que des accrochages pourraient également éclater dans les zones de pêche entre pêcheurs britanniques et étrangers.

Le document met aussi en garde contre « une possible augmentation des désordres publics et des tensions communautaires ».

La publication du Yellowhammer a intensifié les pressions sur le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui fait déjà face à plusieurs appels pour rappeler le Parlement, après l'avoir suspendu jusqu'au 14 octobre, soit deux semaines seulement avant la date prévue de la sortie de l'Union européenne. Une décision jugée « anti-démocratique » au Royaume-Uni.