Les députés britanniques bloquent la proposition d'élections anticipées
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a échoué mercredi soir dans sa tentative de convoquer des élections législatives anticipées, juste après que les députés ont soutenu un projet de loi visant à empêcher un Brexit sans accord.
Ce nouveau revers pour la stratégie du "do or die" (faire ou mourir) de M. Johnson - le troisième en 24 heures - est survenu après deux humiliantes défaites à la Chambre des communes.
Au cours du vote, M. Johnson n'a obtenu que 298 voix en faveur d'une élection anticipée et 56 voix contre. Il lui fallait cependant une majorité des deux tiers à la Chambre des communes - soit 434 voix - pour pouvoir dissoudre le parlement et organiser de nouvelles élections.
Exhortant les députés à soutenir une élection anticipée le 15 octobre, M. Johnson a déclaré que le projet de loi visant à interdire une sortie sans accord adopté quelques minutes auparavant revenait en substance à mettre fin aux négociations sur le Brexit, et à
donner le contrôle de la situation à Bruxelles.
"Je pense que c'est très triste que les députés aient voté ainsi, vraiment. Je pense que c'est un grave manquement à leur devoir", a-t-il ajouté.
Le député conservateur Nigel Evans a quant à lui accusé le principal parti d'opposition, le parti travailliste, d'avoir pris peur à l'idée de ces élections anticipées, après avoir pourtant passé deux ans à les réclamer.
Anna Soubry, ancienne députée conservatrice, a indiqué que le projet de loi visant à interdire un Brexit sans accord qui a été soutenu un peu plus tôt par les députés avait été rédigé dans le meilleur intérêt du pays, et qu'il ne visait pas à empêcher le Brexit, mais seulement un Brexit sans accord.
Après l'annonce des résultats du vote, M. Johnson a vivement critiqué le chef de l'opposition, le travailliste Jeremy Corbyn. "Il est devenu le premier leader de l'opposition dans l'histoire de notre démocratie à refuser une invitation à de nouvelles élections", a-t-il affirmé.