L'Iran demande à l'ONU de lutter contre les sanctions américaines contre Zarif
L'Iran a demandé mardi au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de faire pression contre les Etats-Unis après avoir imposé des sanctions au ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qualifiant cette décision de « dangereux précédent. »
Dans une lettre à Guterres, l'ambassadeur iranien auprès des Nations Unies, Majid Takht Ravanchi, a accusé les États-Unis de « violation flagrante des principes fondamentaux du droit international » et a exhorté la communauté internationale à condamner son comportement.
« Coercer les nations pour qu'elles se conforment aux demandes illégales des États-Unis menace le multilatéralisme, fondement des relations internationales, et crée un dangereux précédent, ouvrant la voie à ceux qui aspirent à diviser plutôt qu'à réunir les nations », a-t-il écrit.
Ravanchi a demandé à Guterres de « jouer un rôle actif dans la préservation de l'intégrité des Nations Unies, conformément à votre responsabilité de contrer la dangereuse tendance actuelle ». Cependant, on ne sait pas ce que Guterres pourrait faire en réponse aux Iraniens.
Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a refusé de commenter la lettre. Interrogé sur la sanction de Zarif par les Etats-Unis, Guterres a déclaré jeudi à la presse: « Lorsque je demande une retenue maximale, je demande une retenue maximale à tous les niveaux ».
Les
sanctions américaines imposées à Zarif la semaine dernière bloqueraient tous les biens ou intérêts qu’il possède aux États-Unis, mais le ministre des Affaires étrangères a affirmé qu’il n’en avait aucune.
« L'imposition illégale de sanctions au ministre des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran viole également le principe de l'égalité souveraine des États », a déclaré Ravanchi.
Les tensions américano-iraniennes se sont aggravées depuis que le président américain Donald Trump a renoncé à un accord international de 2015 visant à freiner le programme nucléaire iranien en échange d'une levée de sanctions. Zarif était une figure critique de l'accord nucléaire.
Les États-Unis ont également imposé à Zarif des restrictions de voyage inhabituellement strictes lors de sa visite à New York le mois dernier pour prendre la parole lors d'une réunion de l'ONU. Il n'a pu voyager qu'entre les Nations Unies, la mission iranienne des Nations Unies, la résidence de l'ambassadeur iranien aux Nations Unies et l'aéroport John F. Kennedy.
Les sanctions imposées à Zarif ont été imposées deux semaines après sa visite à New York. Zarif a indiqué lundi sur Twitter qu'il pensait que les Etats-Unis n'étaient pas intéressés par des pourparlers avec Téhéran et souhaitait plutôt la soumission de l'Iran.