L'Algérie : Un panel pour superviser le dialogue pour l'élection présidentielle
Le président algérien par intérim, Abdelkader Bensalah, a mis en place un panel de six membres chargé de superviser le dialogue national et de tenir une élection présidentielle destinée à mettre fin à plusieurs mois de crise politique, a annoncé jeudi la présidence.
Le président Abdelaziz Bouteflika a démissionné le 2 avril, après 20 ans au pouvoir, sous la pression de protestations de masse réclamant le retrait de l'élite dirigeante et la poursuite des personnes soupçonnées de corruption.
Les autorités ont annulé une élection présidentielle précédemment prévue pour le 4 juillet, invoquant un manque de candidats. Aucune nouvelle date n'a été fixée.
Le panel, dirigé par l'ancien président du Parlement, Karim Younes, comprend également deux experts en droit, un expert en économie et deux hommes politiques.
« Le dialogue couvrira tous les aspects liés à l'organisation de cette élection, à ses conditions nécessaires ... et à la date de l'élection », a déclaré Bensalah, cité dans un communiqué. « Le dialogue doit inclure toute la classe politique, les personnalités nationales et la société civile ».
L’armée est désormais le
principal acteur de la politique algérienne et son chef d’état-major, le lieutenant général Ahmed Gaed Salah, a demandé à maintes reprises à l’opposition de coopérer à la tenue d’élections dans les plus brefs délais.
Le panel entamera immédiatement des consultations avec les personnes souhaitant participer au dialogue, a indiqué le communiqué.
« Le dialogue national reste le seul moyen de garantir un résultat pacifique, conforme aux attentes des Algériens », a déclaré Younes. « Nous sommes conscients de l'impasse nationale dans laquelle nous vivons. »
Enquêtes de corruption
Dans le but d'apaiser les manifestants, le pouvoir judiciaire a ouvert des enquêtes de corruption impliquant plusieurs anciens hauts fonctionnaires.
De nombreux hommes d'affaires et anciens responsables, notamment les anciens premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été placés en détention, accusés de « dissipation des fonds publics ».
Les manifestants demandent maintenant le départ de Bensalah, ancien chef de la chambre haute du Parlement, et du Premier ministre Noureddine Bedoui, considérés par les manifestants comme faisant partie de la vieille garde qui gouvernait le pays nord-africain depuis son indépendance en 1962.