L'Iran flirte avec les limites de l'accord de 2015, selon l'AIEA
Les stocks iraniens d'uranium enrichi sont toujours inférieurs au plafond fixé par l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire de la république islamique mais s'en rapprochent, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a vérifié mercredi que les stocks iraniens d'uranium faiblement enrichi étaient à 200 kg environ, ont dit trois diplomates qui suivent le travail de l'agence onusienne.
Le Plan d'action global conjoint (PAGC) signé en juillet 2015 à Vienne par l'Iran et les puissances du P5+1 (Etats-Unis-Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) limite sur quinze ans le stock iranien d'hexafluorure d'uranium enrichi à 3,67% à 300 kg, soit, selon les calculs de l'AIEA, 202,8 kg d'uranium.
Donald Trump a retiré les Etats-Unis de cet accord en mai 2018. Au début du mois de mai dernier, un an jour pour jour après la décision américaine qui a considérablement affaibli l'accord difficilement négocié, les autorités iraniennes ont annoncé qu'elles suspendaient certains engagements pris dans le cadre du PAGC.
Le programme iranien produisant environ un kilogramme d'uranium par jour, le plafond devrait être
atteint non pas jeudi comme l'avait annoncé l'Organisation de l'énergie atomique iranienne mais plutôt dans la journée de vendredi, précisent deux diplomates à Vienne.
C'est ce même jour, vendredi, que les représentants de l'Iran, de la "troïka" européenne et des deux autres pays signataires de l'accord (Russie et Chine) se verront à Vienne pour discuter des moyens de le sauver.
Une autre rencontre est prévue ce jeudi à Paris entre les Européens et Brian Hook, responsable du dossier iranien au département d'Etat américain.
Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, les Européens ont martelé mercredi qu'il n'y avait "pas d'alternative crédible et pacifique" au texte de 2015 et ont exhorté l'Iran à rester dans les limites fixées par ce cadre.
« Le retrait américain du JCPoA (ndlr, l'acronyme anglais de l'accord) et le rétablissement de ses sanctions ont rendu le JCPoA pratiquement inefficace », répliqué l'ambassadeur iranien auprès des Nations unies, Majid Takht Ravanchi. L'accord est dans un « état critique » et la république islamique ne peut pas porter seule le fardeau de sa survie, a-t-il ajouté.