En un an, 1151 migrants ont péri en Méditerranée
A partir de l’an dernier, le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini, a commencé à se montrer réticent face à la montée des arrivées des migrants dans les ports italiens. Et finalement, en novembre 2018, ce caractère réticent est devenu texte de loi. Aucun navire humanitaire ne peut désormais accoster dans les ports du pays.
En un an donc, ce sont plus de 1151 femmes, hommes et enfants, qui se sont noyés en Méditerranée selon un communiqué commun de SOS Méditerranée et MSF qui déplore aussi le renvoi de 10.000 personnes en Libye.
« Il y a un an, nous avons imploré les gouvernements européens de faire passer la vie des personnes avant la politique. Pourtant, un an plus tard, la réponse européenne a atteint un niveau des plus déplorables », a dit la responsable opérationnelle de Médecins sans frontières.
Ces deux ONG, avant d’avoir renoncé à affréter l’Aquarius pour qui le pavillon
panaméen a été retiré en septembre 2018, a été au centre d’une crise migratoire en juin de la même année. Le navire humanitaire a été bloqué en mer, avec à son bord, plus de 600 migrants. Après une bataille politique qui semblait interminable menée par les pays européens, c’est finalement à Marseille et à Valence qu’ils ont été accueillis.
Les chiffres sont aberrants car même avec moins de navires humanitaires disponibles en mer, selon l’Organisation internationale des migrants (OIM), ces migrants, « ont quatre fois plus de chances de mourir en mer ». En ce sens, Médecins sans frontières et SOS Méditerranée demandent aux États de l’Union européenne la « fin des actions punitives contre les ONG » intervenant en Méditerranée centrale, la mise en place d’urgence de « capacités de recherche et de sauvetage » et d’un « système de débarquement pérenne » vers des « lieux sûrs ».
MB