Donald Trump autorise puis annule une frappe en représailles contre l'Iran

Donald Trump autorise puis annule une frappe en représailles contre l'Iran

Les avions étaient en l'air, les navires en position... puis Donald Trump a dit «stop». Selon le «New York Times», le président américain a annulé des frappes contre l'Iran qu'il avait approuvées quelques heures auparavant, en représailles au drone américain abattu jeudi matin par l'Iran. Le quotidien ignore les raisons de cette décision, qui aurait marqué la troisième frappe de l'administration Trump au Moyen-Orient, après les deux premières contre la Syrie en 2017 et 2018 : changement d'avis de dernière minute ? Tactique réfléchie ? La frappe est temporairement suspendue, a simplement précisé le journal, sans donner d'informations sur la suite de la situation.

Plus tôt dans la journée, Donald Trump avait déjà modéré un tweet dans lequel il assurait que l'Iran avait commis «une très grosse erreur» : «Je parle de quelqu'un dans la chaîne de commandement qui a fait une erreur. J'ai du mal à croire que ce soit délibéré», avait-il déclaré dans le Bureau ovale, alors qu'il recevait le Premier ministre canadien Justin Trudeau. «Vous verrez», avait-il répondu aux journalistes l'interrogeant sur une éventuelle riposte. «C'est un nouveau cheveu sur la soupe, ce drone abattu, et ce pays ne le supportera pas

Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton sont tous deux favorables à une réponse ferme de la part des Etats-Unis, n'excluant pas une intervention militaire. En 2015, le second avait appelé dans le «New York Times» à des frappes contre l'Iran au lieu de la signature de l'accord sur le nucléaire, dont s'est retirée l'administration Trump l'an dernier. Depuis, les Iraniens ont prévenu que leurs


réserves d'uranium enrichi dépasserait, à partir de la semaine prochaine, les limites fixées dans le texte signé à Vienne en 2015. Les Européens, qui sont toujours engagés dans cet accord, ne sont pas encore parvenus à une position fixe.

« Une guerre dont personne ne veut »

Jeudi, les principaux membres du Congrès ont été convoqués dans la Situation Room de la Maison-Blanche pour une réunion. Le républicain Mitch McConnell a évoqué un «bon briefing» et «des réponses mesurées» de l'administration, mais les démocrates sont plus prudents. «Le président n'a peut-être pas l'intention de partir en guerre, mais nous craignons que lui et l'administration n'avancent maladroitement vers une guerre. Une des meilleures façons d'éviter ça, une guerre dont personne ne veut, est d'avoir un débat solidement ouvert et que le Congrès ait son mot à dire. Nous avons appris cette leçon depuis l'Irak», a déclaré Chuck Schumer, le patron des démocrates au Sénat, alors que Mike Pompeo a assuré qu'il serait prêt à se passer de l'accord du Congrès. «Nous savons que c'est très tendu et nous devons tout faire pour éviter une escalade, mais nous devons aussi être garants de la sécurité de notre personnel dans la région», a complété Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants.

Américains et Iraniens s'affrontent sur la position du drone au moment où il a été abattu. Les premiers assurent qu'il se trouvait dans les eaux internationales, les seconds dans leurs eaux territoriales. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a déclaré que l'Iran avait l'intention de «porter cette nouvelle agression devant l'ONU et montrer que les Etats-Unis mentent».