Rohyingya : tensions entre la Birmanie et l’ONU
Le chef de l’armée birmane Min Aung Hlaing dresse une fin de non-recevoir à l’ONU dans le cadre de la crise des Rohingyas, minorité ethnique musulmane : « l’ONU n’a pas le droit d’interférer dans les affaires birmanes ». Le général qui réagit pour la première fois aux allégations formulées par l’ONU, ajoute également que la Birmanie est sur la voie du multipartisme démocratique et que l’armée ne se retirerait pas de la vie politique tant que les conflits causés par les rebellions ethniques ne se seront pas réglés.
Dans son rapport publié la semaine dernière, l’ONU appelle le général à « poursuivre le processus visant au retrait des militaires de la vie politique », qui rejette la demande. Les enquêteurs des Nations-Unies nomment six hauts responsables de l’armée birmane dont Min Aung Hlaing
à être poursuivis pour « Génocide », « Crime de guerre », « Crime contre l’humanité » à l’encontre de la minorité ethnique musulmane.
Malgré l’arrivée au pouvoir du prix Nobel de la paix au gouvernement en 2016, Aung San Suu Kyi, l’armée détient toujours un rôle important au pouvoir, elle occupe trois ministères – défense, frontières et intérieur – mais aussi et surtout un quart des sièges au parlement. Ces prérogatives, lui confère alors la possibilité de bloquer toute décision constitutionnelle qui pourrait limiter ses pouvoirs.
La procureure de la Cour pénale internationale, annonce qu’elle entame une enquête préliminaire sur ce dossier. En effet, en 2017, plus de 700 000 Rohingya ont fui les autorités birmanes pour : « violences », « violences sexuelles », « travail forcé », « assassinats », « torture »… ils ont en vain pu rejoindre le pays voisin, le Bangladesh.
MB