Scrutin du 13 juin assimilé à un « vote pro ou anti Infantino » (membre de l’instance)
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- 12 juin 2018 --
- Mondial
La Fédération internationale de football (FIFA) va jouer une partie de sa crédibilité, mercredi 13 juin, lors de son 68e congrès, organisé à Moscou à la veille de l’ouverture de la Coupe du monde. Réunis en conclave, les présidents des fédérations nationales membres de l’instance planétaire doivent prendre part au scrutin d’attribution du Mondial 2026.
Système de vote
Le Figaro révèle que les délégués, qui rendront leur suffrage public après le congrès, auront la possibilité de glisser un troisième bulletin – « Aucune des deux candidatures » – pour renvoyer dos à dos les postulants. Une victoire de cette « troisième voix » entraînerait le report de la procédure d’attribution à 2020 et sa réouverture à tous les continents. « Le vote du 13 juin est tout simplement la dernière étape d’un processus transparent, détaillé et clairement établi depuis le début, assure au Monde Gianni Infantino, le président de la FIFA. Auparavant, le système était flou et a fait l’objet de nombreuses critiques, suspicions, voire plus. », avait déclaré Infantino faisait référence à la controverse qui entoure le dernier vote d’attribution.
Le quotidien français déclare que le rapport d’enquête diligenté par la FIFA et rédigé par l’Américain Michael Garcia n’a pas mis en évidence des faits de corruption, ce vote d’attribution contesté fait l’objet d’une enquête des justices française et suisse. Le comité exécutif de la FIFA est à la croisée de tous les scandales dans la mesure où la plupart des votants de 2010 ont été soit suspendus, soit écartés, voire mis en examen par la justice.
Déjà une polémique
« La réforme du mode de scrutin est une bonne étape vers davantage de transparence », considère Sunil Gulati, architecte de la candidature du trio nord-américain et membre du gouvernement de la FIFA. Pourtant, le Figaro estime que ce nouveau processus d’attribution a, lui aussi, suscité la polémique. La mise en
place par la fédération internationale d’une task force d’évaluation a provoqué le courroux des responsables de la candidature marocaine. Ces derniers estiment que ladite task force, constituée notamment de dignitaires de l’administration de la FIFA, n’est pas indépendante.
Gianni Infantino, président de la FIFA : « Le temps des magouilles est terminé »
En privé, ils ont accusé Gianni Infantino, élu en 2016 avec l’aide en sous-main des Etats-Unis, de vouloir « saborder » la candidature du Royaume. « Il est à mon avis indispensable qu’un dossier de candidature soit évalué techniquement et que, s’il ne remplit pas certains critères, il ne puisse pas être éligible pour l’organisation d’un Mondial, répond Infantino. Sans ce critère, on pourrait se retrouver avec Andorre ou San Marino éligibles. »
Sur la base de son rapport d’inspection, la task force a mis une note de 2,7 sur 5 au Maroc, soit juste au-dessus de la note minimale (2), et de 4 sur 5 au trio nord-américain. Le gouvernement de la FIFA a ainsi validé les deux candidatures le 10 juin, trois jours avant le congrès de Moscou, qui devrait avoir des allures de « vote pro ou anti Infantino », comme le suggère un fin observateur de l’instance.
Une donnée commerciale pose question avant le scrutin : l’octroi sans appel d’offres par la FIFA des droits télévisés pour le Mondial 2026 aux chaînes américaines Fox News et NBC-Telemundo. Selon le quotidien britannique The Daily Mail, la FIFA aurait par ailleurs exigé des clauses dans les contrats de transmission télévisée qui lui procureront une prime exceptionnelle de 302 millions de dollars (soit 255 millions d’euros aujourd’hui) en cas de victoire du trio nord-américain. « Nous devrions connaître tout arrangement commercial ou bonus », insiste l’Australienne Bonita Mersiades, membre du groupe de pression New FIFA Now et très critique avant ce vote d’attribution sous tension.
Mouhamet Ndiongue