La FIFA recadre (très prudemment) Donald Trump après son tweet menaçant
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- 28 avril 2018 --
- Mondial
La FIFA n’aime pas du tout l’interférence des politiques dans le football, et peut même se montrer très sévère avec tout gouvernement qui s’immisce dans les questions de foot. En 2010, elle avait même menacé la France de suspension après les menaces du gouvernement Fillon contre l’équipe de foot rebelle au Mondial sud-africain. Mais avec les Etats-Unis de Trump, les choses sont un peu différentes, et la FIFA plus prudente.
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait Jean de Lafontaine au 17ème siècle déjà. Et bien, cela n’a pas changé à la FIFA. Dans son tweet rageur, comme à son habitude d’ailleurs, le président Donald Trump a écrit ceci : « Les États-Unis ont préparé une offre FORTE avec le Canada et le Mexique pour la Coupe du monde 2026. Il serait dommage que les pays que nous soutenons toujours fassent du lobbying contre l'offre américaine. Pourquoi devrions-nous soutenir ces pays quand ils ne nous soutiennent pas (y compris aux Nations Unies)? » .
La menace n’est même pas voilée, elle est
claire. Interrogée par Reuters, la FIFA a répondu ceci : « En règle générale, nous ne pouvons pas commenter des déclarations spécifiques en rapport avec le processus d'appel d'offres. Nous nous référerons au Règlement de la FIFA pour la sélection du lieu de la compétition finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2026, et en particulier aux Règles de Conduite de l'Appel d'Offres. Les Règles de Conduite de l'Offre contiennent un avertissement explicite contre les activités des gouvernements des pays soumissionnaires qui peuvent nuire à l'intégrité du processus d'appel d'offres et créer une influence indue sur le processus d'appel d'offres ». une sorte de rappel à la loi, évitant très prudemment tout recours à la loi.
Normalement, un avertissement devrait être adressé à la triple candidature nord-américaine, en vue éventuellement de la suspension de la fédération des Etats-Unis. Mais Gianni Infantino n’ira jamais jusque-là, bien évidemment, même si la menace du président Trump soit explicite et directe contre tous les pays soutenus par les Etats-Unis et qui ne votent pas américain.
Selon que vous serez puissant ou misérable, donc…
AB