Gianni Infantino : flash-back sur les esclandres d’un parrain

Gianni Infantino : flash-back sur les esclandres d’un parrain

Gianni Infantino l’homme très fort du football mondial semble ne pas être ébranlé par les déclarations du Comité de candidature Maroc 2026 quant à ses manipulations de texte et son intention d’octroyer l’organisation de la Coupe du monde 2026 aux Américains. Pourtant l’homme n’est pas à son premier scandale ; néanmoins, jusqu’à présent il reste intouchable. A quoi tient cette immunité ? Flash-back sur les esclandres d’un parrain.

A peine élu président de la Fifa, Gianni Infantino voyait son nom cité dans les "Panama Papers" avait annoncé le journal français l’Equipe, le procureur général suisse avait même évoqué les révélations des "Panama Papers" sur un contrat passé en 2006 avec une société offshore au nom de Gianni Infantino, alors directeur des services juridiques de l'UEFA. Le contrat mis au jour par les "Panama Papers" portait sur la vente des droits télévisés de la Ligue des champions sur le marché équatorien, pour la période 2006-2009.

L'un des signataires est l'UEFA, vendeuse des droits en tant qu'instance suprême du foot européen, représentée par Infantino. Si le nom de Gianni infantino apparaît bien au bas du document, publié par le journal argentin La Nacion, la signature est celle de Markus Studer, directeur général adjoint de l'UEFA avait cité le journal sportif. 

L'autre signataire est la société offshore Cross Trading, intermédiaire de la télévision équatorienne Teleamazonas pour l'achat des droits TV des compétitions européennes.

Les représentants de Cross Trading, qui signent ce fameux contrat en 2006, sont les Argentins Hugo et Mariano Jinkis. En mai 2015, les Argentins ont été inculpés par la justice américaine dans le cadre du scandale de la Fifa, pendant que les consignataires (la partie européenne) n’a pas fait l’objet de mandat d’arrêt ni rien, au contraire l’un est devenu aujourd’hui président de l’instance mondiale de la discipline. Une pure justice sélective qui appelle à coopérer ou à être muselé. Le choix de la partie européenne est bien entendu compris.

Dans le dossier Fifa, ils sont soupçonnés d'avoir versé des pots-de-vin à des dirigeants de la Conmebol (Confédération sud-américaine) en échange des droits TV de compétitions de la Fifa. Les deux Argentins, père et fils, sont en résidence surveillée et la justice américaine réclame leur extradition. 

Selon les révélations des "Panama Papers" et rapportées par l’Equipe, Cross Trading a acheté pour 111.000 dollars les droits de la Ligue des champions 2006-09 pour l'Equateur, et les a revendus 311.000 dollars à Teleamazonas.

Le journal allemand Süddeutsche Zeitung, qui a révélé l'affaire, estimait que le prix consenti par l'UEFA était inférieur à celui du marché. Depuis lors cette affaire reste suspendue.

Gianni Infantino ne s’est évidemment pas limité à cela, l’homme se doit de continuer son ascension. Et une fois élu président, Infantino devait réaménager sa galaxie pour mieux étendre son pouvoir afin de régler quelques-unes de ses préoccupations au point de fouler, torpiller, outrepasser les règles qui l’ont pourtant permis d’être président de la FIFA. Tel un autocrate, l’homme a tout démantelé au point de faire l'objet de plusieurs enquêtes de la commission d'éthique de


l'organisation quand il a orchestré la mise à l'écart du président et de plusieurs membres de cette même commission, révèle le journal anglais The Guardian du 18 juin 2017.

Selon les informations du quotidien britannique, le procureur suisse Cornel Borbely, qui était à la tête de la chambre d'instruction de la commission, avait commencé à examiner des plaintes affirmant qu'Infantino et la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura, avaient tenté d'influencer de manière illicite l'élection de leur candidat préféré à la présidence de la CAF, Ahmad Ahmad. Infantino et Samoura auraient notamment assuré au cours d'entretiens privés à plusieurs dirigeants de fédérations africaines qu'ils pouvaient accélérer le paiement de fonds de développement à leur pays s'ils votaient pour Ahmad.

d'autre part, et lors du mémorable congrès de la Fifa au Bahreïn où Infantino avait décliné ses réformes, ni Borbely, ni Hans-Joachim Eckert, l'ancien juge allemand qui présidait la chambre de jugement, n'ont été avertis que leurs mandats de quatre ans n'allaient pas être renouvelés, affirme le Guardian.

Lors de ce même congrès, La polémique est née des récents départs de quatre-vingt-un collaborateurs de la FIFA, en désaccord avec les réformes internes proposées par Infantino.

Et ce n’est pas fini avec Gianni Infantino, qui avait été visé aussi par une autre plainte auprès du comité d'éthique de la Fifa. Joseph Weiler, un professeur de droit à l'université de New York qui avait démissionné de son poste au sein de la commission de gouvernance de la Fifa, a déposé une plainte auprès du comité d'éthique de la fédération internationale contre Gianni Infantino et plusieurs autres dirigeants, avait rapporté le New York Times du 13 septembre 2017. Weiler y affirme notamment qu'Infantino, son premier adjoint et d'autres responsables sont intervenus dans les travaux de son comité pour bloquer les enquêtes autour de hauts dirigeants du football.

Il s'agit d'une journée noire pour le patron du foot mondial avait même dit le journal new-yorkais. Miguel Maduro, l'ancien président de la commission de gouvernance de la Fifa, a déclaré lors d'une audition devant le parlement britannique qu'Infantino, sa secrétaire générale Fatma Samoura et d'autres responsables ont essayé d'interférer avec la décision indépendante d'empêcher Vitaly Mutko, le vice-président russe, de se présenter pour un poste au Conseil de la Fifa pour des raisons éthiques. Weiler et trois autres membres de la commission de gouvernance ont démissionné en mai après qu'Infantino a licencié Maduro huit mois seulement après l'avoir nommé à la tête de cette instance, créée afin de redorer le blason de la Fifa après le pire scandale de corruption de son histoire qui n’est pas encore à sa fin.

Si Infantino s’était immiscer dans le travail de la commission de gouvernance au point de causer la démission d’imminents cadres, il ne se gênera pas pour mettre des œillères à cette Task Force dont les membres doivent tous leur nomination à Infantino.

Alors, Gianni Infantino, le nouveau "parrain" fu foot mondial, qui n'aurait remplacé Blatter que pour mieux le déclasser ? Le proche avenir le dira.

Mouhamet Ndiongue