Mondial 2026 - La candidature du Maroc vue par les médias étrangers (1ère partie)

Mondial 2026 - La candidature du Maroc vue par les médias étrangers (1ère partie)

La candidature marocaine pour l’organisation de la Coupe du monde 2026 intéresse au plus haut point la presse anglo-saxonne, même si les membres du comité d’organisation de la candidature nord-américaine ne se sont jusque-là pas prononcés à ce sujet (publiquement). Les médias, pour leur part, s’y sont penchés avec des positions très variées. PanoraPost vous livre en deux volets la candidature marocaine vue par la presse anglo-saxonne. 

L’annonce de la candidature marocaine a bien surpris les Américains qui, à un moment donné, se croyaient attribuer d’office le Mondial 2026, parce que les autres pays qui avaient manifesté le désir de candidater ont finalement abandonné leur projet.

La candidature marocaine, annoncée assez tard, a sonné comme un coup de tonnerre, d’autant plus que les Américains avaient pensé démontrer une fois de plus leur suprématie en étant seuls au monde et pensant qu’aucun pays n’oserait les concurrencer. Le Maroc, avec sa candidature, est venu donc chambouler l’ordre préétabli.

A partir de là, le Maroc-bashing peut commencer. La presse anglo-saxonne, et plus particulièrement américaine, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, aucun sujet pouvant saper le dossier marocain n’étant négligé : échecs des précédentes candidatures, soupçons de corruption, révélés et mis en instruction par la justice (américaine), candidature sur le fil…

Le New York Times titrait : La FIFA met en garde concernant l'intégrité pour le vote d’attribution de la Coupe du monde 2026, notamment avec la lettre de la secrétaire générale de la FIFA Fatma Samoura. Plus loin dans l’article, le journal  fait état des circonstances de la candidature marocaine en ces termes : « Les dirigeants du football nord-américain avaient espéré éviter un vote FIFA en faisant du lobbying pour accélérer le processus de sélection, mais la FIFA avait rejeté l'invitation de revoir la candidature nord-américaine - largement considérée comme la grande favorite - avant d'ouvrir la compétition. Cela a ouvert une voie pour le Maroc pour entrer dans la course pour la cinquième fois. Le pays nord-africain a perdu face à une candidature des Etats-Unis en 1994 et a échoué à sécuriser l'événement en 1998, 2006 et 2010. Les détails fournis par les enquêteurs américains dans une accusation de corruption en 2015 ont révélé que le Maroc avait tenté de corrompre les électeurs ».

Et toujours à propos de la prétendue tentative de corruption qui a fait les choux gras de la presse américaine, le média américain ESPN en rajoute en déclarant que : « Le Maroc est accablé par ses propres bagages : des accusations de pots-de-vin contre des offres de Coupe du Monde faites par des procureurs américains dans le cadre d'une enquête tentaculaire sur la FIFA et la corruption dans le football ». Et de terminer par ceci : « le Maroc s'efforce de prendre ses distances par rapport aux allégations de corruption alors que le pays africain se retrouve en tête-à-tête avec l'Amérique du Nord pour accueillir la Coupe du monde 2026 ».

L’élément qui a le plus ulcéré les Américains est le verrouillage opéré par les dirigeants marocains à propos de leur candidature, certains médias ayant même parlé de surenchères de la part du Maroc. A ce propos, le New York Times revient à la charge dans son édition du 16 janvier pour


affirmer une convention entre le Maroc et la Confédération Africaine de Football (CAF) à propos de camps d’entrainement que voulait organiser le Maroc au profit des équipes du continent. Le journal rajoute quelques jours plus tard : « Peu de détails techniques sur l'offre du Maroc pour organiser le tournoi de 2026, la première édition de la Coupe du Monde élargie à 48 équipes. (…) la FIFA a rappelé au Maroc spécifiquement ses nouvelles règles, selon une source ayant une connaissance directe de ces discussions ». Dans le même journal, on retrouve les propos du président de la candidature conjointe Sunil Gulati qui, en termes très mesurés, fait savoir que : « Ce ne sont pas des Coupes du Monde faciles à organiser (…). Prendre des risques fait partie de notre histoire. Nous pensons que la certitude et la gestion du risque que nous pouvons offrir à la FIFA sont très convaincantes ».

Pour sa part, Reuters, qui faisait état de l'offre nord-américaine de la Coupe du monde 2026 qui n'avait pas encore obtenu les garanties du gouvernement américain, évoque le cas du Maroc est en ces termes : « Le Maroc est le seul pays à avoir fait une offre pour la phase finale de cette Coupe du monde qui sera la première à présenter un format élargi de 48 équipes ».

Même Al Jazeera fait mention de la candidature surprise du Maroc en déclarant : « Le Maroc a surpris tout le monde avec son offre de dernière minute pour organiser la Coupe du monde 2026 ».  Et le site de la télévision qatarie de poursuivre avec la déclaration du président de la Confédération africaine de football Ahmad Ahmad suite à la candidature marocaine : « C'est notre espoir et notre rêve car il est injuste qu'un grand continent comme l'Afrique n'ait été autorisé à organiser qu'une Coupe du Monde en un siècle »., ajoutant qu’il pense « qu'il est légitime pour nous de vouloir que l'un de nos pays prenne cet engagement, et moi-même en tant que président, je m'engage à participer à cette candidature ».

Pour sa part le site anglais Goal.com de Londres est revenu sur le lancement du logo du Maroc.

Le site s’étend longuement sur les précédentes candidatures du Maroc pour 1994, 1998, 2006 et 2010 en rappelant les ambitions du comité d’organisation marocain lors du lancement de la candidature, notamment les déclarations du président Moulay Hafid Elalamy qui disait que : « Le Maroc présentera le meilleur du football, au cœur du monde (…). Nous nous engageons à organiser un tournoi débordant de passion et à célébrer les valeurs de l'unité et de la paix ». Le président Elalamy a terminé par :"Une Coupe du Monde au Maroc sera un succès commercial et laissera un héritage durable, et si nous gagnons l'honneur d’accueillir le Mondial 2026, nous croyons que les vainqueurs seront le football, les jeunes de notre nation, l'Afrique et le monde ».

Mais comme nous ne savons pas au juste ce que fait le Comité de candidature Maroc 2026, ce qui, nous a-t-on expliqué, fait partie de sa stratégie, il serait quand même utile et prudent de suivre avec précision ce que dit la presse nord-américaine sur notre compte. Un Comité averti en vaut deux, pourrait-on dire...

Mouhamet Ndiongue