Accord BBNJ : une avancée majeure pour la biodiversité marine, selon Zakia Driouich
L’Accord BBNJ relatif à la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, constitue une avancée majeure en faveur de la préservation et de la gestion durable des ressources marines dans ces espaces, a affirmé, lundi à Rabat, la Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, chargée de la Pêche maritime, Zakia Driouich.
S’exprimant à l’ouverture d’un atelier régional sur l’Accord BBNJ, Mme Driouich a mis en avant le rôle actif du Maroc dans la consolidation d’une vision africaine concertée autour des principaux enjeux de cet accord, notamment la création d’aires marines protégées, le partage équitable des ressources génétiques marines et la mise en place de mécanismes d’évaluation des impacts environnementaux.
Elle a également souligné l’engagement du Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à promouvoir une économie bleue inclusive et durable et à renforcer la coopération régionale.
Dans ce cadre, Mme Driouich a mis en exergue l’Initiative Royale visant à offrir aux États africains enclavés un accès stratégique à l’Atlantique. “Cette vision, fondée sur une solidarité agissante et un développement inclusif, reflète l’ambition commune de surmonter les contraintes géographiques et de renforcer la coopération régionale, permettant ainsi à ces pays de bénéficier pleinement des opportunités offertes par l’économie océanique”, a-t-elle fait valoir.
La secrétaire d’Etat a, en outre, rappelé les efforts déployés par le Maroc lors des négociations sur l’accord BBNJ pour faciliter la consolidation d’une vision africaine concertée autour des principales composantes du texte discuté, telles que la création d’aires marines protégées, les études d’impact des activités humaines sur le milieu marin, ainsi que l’accès aux ressources génétiques et le partage équitable de leurs avantages.
De son côté, le chef de délégation adjoint de l’Union européenne (UE), Daniele Dotto, a mis en relief l’importante contribution des États africains à l’élaboration de l’accord BBNJ, tout en félicitant les Seychelles pour être la première nation africaine à l’avoir ratifié.
Il a aussi annoncé que l’UE s’engage à soutenir l’utilisation durable de la biodiversité en haute mer à travers un programme “océan” doté d’un budget de 40 millions d’euros sur une période de six ans.
Et de poursuivre : “Nous travaillons actuellement sur le premier volet de ce programme, en mettant particulièrement l’accent sur l’assistance technique destinée à soutenir les efforts nationaux et régionaux des pays en développement dans le domaine de la conservation et de l’utilisation durable de la haute mer, notamment en ce qui concerne la ratification et la mise en œuvre de l’accord BBNJ”.
Cet appui viendra en complément de nombreux programmes nationaux et régionaux qui ont été adoptés récemment en matière de gouvernance de l’océan, d’économie bleue et de conservation des écosystèmes marins et côtiers, a expliqué M. Dotto.
Pour sa part, la coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Maroc, Nathalie Fustier, a indiqué que l’accord BBNJ constitue un outil supplémentaire pour appuyer les efforts collectifs visant à atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030.
“Après deux décennies d’élaboration, l’adoption de cet accord illustre la centralité du multilatéralisme et de la coopération internationale”, a-t-elle ajouté, notant que l’entrée en vigueur de l’accord et sa mise en œuvre effective exigent une mobilisation collective, où les États, les organisations du système des Nations Unies et l’ensemble des parties prenantes conjuguent leurs efforts et agissent de manière concertée.
“Nous avons la chance de compter parmi nous aujourd’hui des représentants de près de 30 États africains ainsi que d’autres parties prenantes”, s’est-elle réjouie, précisant que cette participation diversifiée reflète le caractère intersectoriel de cet accord, dont la mise en œuvre effective dépendra du soutien et de la coopération d’un large éventail d’acteurs.
À son tour, Charlotte Salpin, représentante du Bureau des affaires juridiques des Nations Unies, a salué les efforts du Maroc qui a joué un rôle clé en tant que coordinateur du groupe africain pour le renforcement des capacités et le transfert de technologies marines.
“Grâce à la participation active et compétente des États africains, l’accord aborde un certain nombre de questions d’une importance cruciale pour l’Afrique”, a-t-elle affirmé, rappelant que deux des quinze ratifications reçues à ce jour proviennent d’États africains, et que 22 États africains ont signé l’accord.
Mme Salpin a également mis en exergue la pertinence de cet atelier, capable de fournir aux responsables et aux parties prenantes de la région les informations nécessaires pour s’engager efficacement dans la mise en œuvre des dispositions de l’accord.
Tenu en présence des représentants des Nations Unies, de l’UE et de plusieurs responsables gouvernementaux, cet atelier a été organisé par la Division des Affaires Maritimes et du Droit de la Mer des Nations Unies, avec un appui de l’UE.
Abrité par le Maroc, il a réuni plus de 120 participants provenant des États africains riverains de l’Océan Atlantique et de la Méditerranée, ainsi que de certains pays africains enclavés.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à renforcer la gouvernance durable des océans, avec la participation de représentants d’organisations internationales et régionales, ainsi que d’experts en biodiversité marine.
L’atelier a pour objectif de renforcer la compréhension des dispositions de l’Accord BBNJ, signé par le Maroc en septembre 2023, d’identifier les besoins institutionnels et juridiques nécessaires à une mise en œuvre efficace, et d’accompagner les États dans leur préparation à l’adhésion et à la ratification de cet instrument juridique.