Banque mondiale : 10 % des pauvres extrêmes concernés par l’inclusion économique
Seulement une personne sur dix vivant dans l’extrême pauvreté bénéficie des programmes d’inclusion économique, indique la Banque mondiale dans un rapport.
Si les programmes d’inclusion économique connaissent un essor rapide, ils ne concernent encore que 10% des quelque 700 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, soit un peu plus de 70 millions de personnes réparties dans 88 pays, relève l’édition 2024 du Rapport sur l’inclusion économique « Pathways to Scale ».
Réalisé par le Partenariat pour l’inclusion économique de la Banque mondiale, le document souligne la nécessité d’améliorer la qualité et l’impact des programmes en faisant en sorte qu’ils soient conçus sur la base de données probantes et accompagnés de mesures de suivi, d’évaluation et de bilan efficaces, souligne l’institution financière internationale dans un communiqué.
Le rapport met en évidence le rôle prépondérant des pouvoirs publics dans l’essor à grande échelle de ces dispositifs, tout en insistant sur l’importance de la collaboration avec les organisations non gouvernementales et communautaires ainsi qu’avec le secteur privé pour suppléer ou renforcer les capacités des États. « Il est largement avéré que les programmes d’inclusion économique ont un impact positif considérable sur la sécurité alimentaire, la consommation et les revenus », note Iffath Sharif, directrice du pôle Protection sociale de la Banque mondiale, citée dans le communiqué.
« Lorsqu’ils sont mis en œuvre et pilotés par les gouvernements, ces programmes peuvent présenter un très bon rapport coût-efficacité et générer des retours sur investissement élevés », ajoute Mme Sharif. Le rapport examine la portée des programmes d’inclusion économique, fait état des progrès accomplis et met en lumière diverses initiatives nationales.
Au mois de juillet dernier, en marge de la réunion du G20 sur la mise en place d’une Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, au Brésil, la Banque mondiale a annoncé un objectif ambitieux visant à faire bénéficier 500 millions de personnes pauvres et vulnérables de mesures de protection sociale d’ici 2030, dont la moitié de femmes. L’expansion des programmes d’inclusion économique jouera un rôle essentiel dans cet effort, sachant que la Banque aide déjà 42 pays à développer des programmes complets d’inclusion économique dans le cadre de leurs systèmes de protection sociale, souligne le communiqué.
« Les programmes d’inclusion économique pourraient contribuer à répondre à des défis de développement cruciaux en favorisant l’autonomie des femmes et en réduisant le chômage des jeunes », affirme Victoria Strokova, responsable du Partenariat pour l’inclusion économique à la Banque mondiale.
À cet égard, le rapport suggère notamment de mettre davantage l’accent sur les barrières législatives et réglementaires auxquelles se heurtent les femmes. Par ailleurs, alors que les deux tiers des programmes ciblent les jeunes, les possibilités d’emploi rémunéré pourraient être améliorées grâce à la formation professionnelle, à l’apprentissage et à l’établissement de partenariats avec des employeurs afin de favoriser l’insertion dans le monde du travail.
Le document aborde également l’enjeu de la résilience climatique, qui est appelé à devenir un nouveau champ d’action fondamental pour les programmes d’inclusion économique. Il en ressort que les deux tiers d’entre eux intègrent déjà cette dimension afin d’aider les populations à s’adapter aux défis environnementaux.
Ces mesures consistent notamment en des approches innovantes comme le développement de l’assurance contre les risques climatiques ou de technologies vertes à bas coût, selon la même source.