"Abus de position dominante": Maroc Telecom et inwi face aux juges le 27 décembre
L’on pensait que les tensions entre inwi et Maroc Telecom baisseraient d’un cran. Surtout après l’amende de 6,8 milliards de dirhams écopé par l’opérateur historique l’année dernière pour pratique anticoncurrentielle. Mais non. La bataille entre les deux concurrents a repris de plus belle.
L’opérateur, Maroc Telecom, est attendu devant le tribunal de commerce de Rabat le 27 décembre. Son concurrent inwi a de nouveau déposé une plainte à son encontre pour abus de position dominante. L’action judiciaire a été validée lors de son dernier conseil d’administration, lundi 13 décembre, et déposée le jeudi 16 décembre. inwi réclame à Maroc Telecom la somme de 6,8 milliards de dirhams à titre de dommages et intérêts.
Ce n’est pas la première fois qu’inwi dénonce Maroc Telecom pour des faits d’abus de position dominante ou concurrence déloyale. Cela fait plusieurs années que les deux sociétés sont au cœur d’une bataille sur le dégroupage des boucles et sous-boucles locales de fibre optique. inwi reproche à Maroc Telecom de les confisquer.
Depuis juin 2014
que l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (Anrt) a fixé les règles qui régissent ces infrastructures, Maroc Telecom ne s’y est pas conformé. Plusieurs injonctions lui ont été adressées mais sans succès. L’entreprise a toujours brandi comme justifications que les boucles et sous-boucles de fibre optique sont le fruit de ses investissements.
La nouvelle plainte contre Maroc Telecom introduite par Inwi fait suite à celle de 2018, survenue après plusieurs mois d’incapacité du régulateur télécoms à contraindre l’opérateur historique au respect des règles. Cette plainte avait finalement été retirée en février 2020, quelques jours après l’amende de 3,3 milliards de dirhams qu’avait écopé Maroc Telecom du régulateur télécoms pour pratique anticoncurrentielle.
De nouveau aux prises avec Maroc Telecom, Inwi réclame plus d’équité sur le marché télécoms national. En janvier 2017, dans un entretien accordé au journal marocain L’Economiste, Nadia Fassi Fehri, alors présidente-directrice générale d’Inwi, soutenait que le blocage du dégroupage par l’opérateur historique a fait perdre au secteur télécoms marocain « plusieurs années de concurrence et d’opportunités de développement de l’économie numérique ».