Croissance inclusive: Quand le tourisme joue collectif

Croissance inclusive: Quand le tourisme joue collectif

La journée mondiale du tourisme, célébrée le 27 septembre, se veut une occasion de promouvoir l’accessibilité universelle de tout le monde au tourisme, lequel s’impose désormais comme l’une des importantes industries pourvoyeuses d’emploi et se hisse au rang des puissantes locomotives de croissance économique.

Consciente de la pertinence de ce questionnement et de la nécessité de réinventer le tourisme du 21ème siècle, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a ainsi placé, cette année, la journée mondiale qui sera accueillie par la Côte d’Ivoire, sous le thème “Tourisme et croissance inclusive”.

Le choix porté pour ce sujet n’est pas fortuit, puisque cette institution onusienne ambitionne de mettre en lumière la capacité de ce secteur à favoriser le développement inclusif, son rôle dans la promotion du respect et les opportunités qu’il offre à des millions de personnes dans le monde.

C’est dans ce sens que le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a souligné qu’en célébrant cette journée, l’Organisation affirme son engagement à ce que les avantages engendrés par le développement du tourisme bénéficient à ce secteur vaste et diversifié et ce, à tous les niveaux, de la plus grande compagnie aérienne à la plus petite entreprise familiale.

Un engagement qui se veut “opportun et nécessaire” selon M. Pololikashvili qui souligne que l’interruption des voyages internationaux engendrée par la pandémie de Covid-19 a mis en évidence l’importance du tourisme pour toute société.

Il a, à cet effet, relevé que pour avoir une croissance inclusive, il est impératif de rallier tout le monde à une meilleure vision du tourisme. “Ce n’est qu’ainsi que le redémarrage du tourisme pourra bénéficier aux personnes et aux communautés qui en ont le plus besoin et jeter par ricochet, les bases d’un avenir meilleur pour tous”, a-t-il estimé.

Dans le même sillage, le Secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres a relevé, dans un message publié à l’occasion de cette journée, qu’il est grand temps de repenser le tourisme, de le transformer et de le relancer en toute sécurité.

“Dès lors que des mesures de protection adéquates sont en place, ce secteur peut être une source d’emplois décents et contribuer à bâtir des économies et des sociétés résilientes, durables, soucieuses de l’égalité des genres et inclusives, au profit de tous et toutes”, a-t-il fait observer.

Ainsi, le responsable a appelé à la prise de mesures ciblées et d’investir dans la transition vers un tourisme vert, les secteurs à fortes émissions, notamment les transports aérien et maritime et l’hôtellerie, devant tendre vers la neutralité carbone.

Il est, également question, d’après M. Guterres, de mettre


en place un processus décisionnel ouvert, qui permettra au tourisme mondial d’atteindre une croissance inclusive et durable, de tenir les promesses associées aux objectifs de développement durable et de faire évoluer ce secteur de manière à exploiter son potentiel en tant que moteur de prospérité, vecteur d’intégration, moyen de protéger la planète et agent de compréhension mutuelle entre les cultures.

Maroc: La croissance inclusive est de mise

Au Maroc, l’intérêt pour un tourisme inclusif ne date pas d’hier. Le Royaume affiche, il y a plus d’une décennie, sa volonté de promouvoir un tourisme qui régénère les destinations et apporte des avantages économiques, sociaux et environnementaux, sans pour autant perdre de vue les défis mondiaux tels que le changement climatique.

Le vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), Fouzi Zemrani, a souligné que la thématique de cette année rappelle les engagements publics et privés de ce secteur depuis 2011 et plus exactement lors de la signature du contrat programme vision 2020, devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

“Dans ce contrat programme, a-t-il poursuivi, il y avait un chapitre entier consacré au Tourisme durable et responsable. Au sortir de cette pandémie, le tourisme responsable est une réponse aux attentes des touristes qui veulent participer au développement des communautés dans la recherche d’un véritable équilibre social, économique et environnemental”.

M. Zemrani a, en outre, précisé que la croissance qui doit intervenir suite à ces deux années de “disette imposée”, doit par la force des choses, inclure toute la chaîne de valeur touristique, qui ne se limite pas aux métiers classiques du tourisme tels que définis par l’article 20 du contrat programme Vision 2010.

C’est à ce propos, qu’il a soutenu que le tourisme marocain est riche par une diversité de micro entreprises qui se sont imposées durant cette dernière décennie en proposant une offre pléthorique de services, qui répondent à une demande que les entreprises dites structurées ne peuvent satisfaire.

Et de rappeler que la généralisation de la couverture sociale, décrétée par SM le Roi à tous les Marocains, constitue un véritable début de réponse à l’inclusion, soulignant l’impératif d’aller plus loin, pour permettre à tous les acteurs de ce même secteur, de vivre dignement de leur savoir-faire, tout en respectant une certaine éthique et en créant un climat de confiance avec les visiteurs.

Aujourd’hui, gouvernements, société civile, destinations et entreprises, sont tous amenés à s’associer pour relancer ce secteur touchant presque tous les aspects de nos économies et dont l’importance est plus évidente que jamais pour toutes les parties de la société.