Evénementiel: Une Etude du GPPEM révèle une baisse de +75% de leur CA

Evénementiel: Une Etude du GPPEM révèle une baisse de +75% de leur CA

Les résultats d’une étude, réalisée par le cabinet VQ à la demande du Groupement Professionnel des Prestataires de l’Evénementiel au Maroc (GPPEM), font ressortir une situation de grave crise pour le secteur de l’industrie de l’événementiel qui dure depuis près d’une année et qui risque d’anéantir complètement une expertise qui participe au développement du Maroc.

Afin d’évaluer avec rigueur et pertinence l’impact de la crise plurielle engendrée par la Covid-19 sur l’industrie de l’événementiel au niveau national, le GPPEM a lancé une étude, réalisée par le cabinet VQ, qui a embrassé toutes les composantes du secteur dans les principales régions du Royaume (Casablanca, Rabat, Fès, Tanger…). Il ressort de cette étude que 93,5% des acteurs estiment qu’il s’agit de la pire conjoncture qu’ils n’aient jamais connue. Cela s’est traduit par une baisse de leur chiffre d’affaire de +75%, une réduction des effectifs d’environ 55%, un recours massif au crédit et une nette tendance à la vente par nombre de prestataires de leurs biens immobiliers et mobiliers pour faire face aux conséquences de cette situation catastrophique.

L’étude, menée par un Cabinet expert, a concerné les entités et personnes intervenant dans le secteur de l’événementiel, qu’ils soient des entreprises ou des freelances. Elle avait pour objectifs de procéder à une évaluation globale de la situation, d’identifier l’impact de la crise sur les opérateurs de l’événementiel en comparaison avec les autres secteurs économiques, de faire le point sur ses conséquences en termes de chiffre d’affaires, d’employabilité, de trésorerie et de perspectives à court terme.

L’étude du GPPEM révèle ainsi que l’industrie de l’événementiel a été le plus touché avec 93,5% d’impact négatif comparativement aux autres secteurs économiques (83,5%). Par ailleurs, au vu de leurs obligations contractuelles et/ou salariales, les entreprises du secteur ont recouru massivement au crédit bancaire (malgré son insuffisance et sa cherté au regard de la conjoncture) et aux aides de l’état sollicitées par 63% des sondés qu’ils estiment par ailleurs insuffisantes et non régulières. En ce sens, le recours au crédit a concerné exclusivement Damane Oxygène (30% des demandeurs) et Damane Relance (20%).

Il ressort de ces chiffres (crédits et aides publiques) qu’une bonne partie des acteurs de l’événementiel a privilégié les recours ‘’domestiques’’ pour renflouer leurs trésoreries (aide familiale et amis, outre la vente de biens immobiliers et mobiliers), sachant que les acteurs de l’événementiel ont dû subir le règlement de différends à l’amiable (60% des litiges) pour éviter les procédures judiciaires longues et onéreuses. Cet état reflète un véritable sinistre que les professionnels semblent ne plus supporter et a conduit et continue de conduire à la fermeture pure et simple de nombreuses entités. D’ailleurs, 35% des entreprises du secteur ont opté pour l’abandon de leurs activités.

L’étude du GPPEM avait également pour objectifs de sonder les professionnels du secteur sur leur vision des solutions urgentes à mettre en œuvre, que ce soit de la part des autorités publiques, notamment le Chef du gouvernement, les ministères de l’Intérieur, des Finances, de l’Industrie (institution de tutelle), de la Santé, CVE et la CGEM, ou en ce qui concerne la poursuite sereine des activités de l’évènementiel. 

A cette fin, les opérateurs du secteur de l’industrie de l’événementiel sont convaincus que seule une aide soutenue de la part des autorités publiques est à même de leur permettre de se maintenir, notamment :

  • La consolidation et le renforcement des aides aux salariés, en tenant-compte de l’échelle des salaires selon le cadre et la compétence ;
  • L’exonération totale des charges fiscales et sociales pour les exercices 2020/2021 ;
  • Le report des échéances bancaires de 2020 et 2021 sans intérêt ;
  • L’octroi de crédits sans intérêts pour les entreprises du secteur qui en auront recours durant l’année 2021. 

Ces aides et facilités, dans la limite de leurs effets structurels, sont le seul canal qui permettrait à ce secteur de continuer à exister en attendant le retour à la normalité. A cet égard, les professionnels estiment que l’organisation d’événements en présentiel est la seule voie qui favoriserait le retour de leurs activités


en situation normale, dans le respect strict et rigoureux, bien évidemment, du Protocole sanitaire proposé par le GPPEM depuis juillet 2020.

L’événementiel, il faut le noter ici, ne vit que par l’organisation d’événements en présentiel, surtout que les annulations-surprises dès fin février 2020 ont cette caractéristique de ne pas voir en le virtuel un moyen de leur efficience et leur fiabilité. En conséquence, le retour à l’organisation événementielle présentielle est la seule chance pour le secteur, dans ses variantes et ramifications, de dépasser le cap et éviter le dépôt de bilan général, qui se profile face à la poursuite de restrictions qui ne tiennent pas compte de la spécificité organique de l’Industrie et services de l’événementiel. D’ailleurs il faut se demander pourquoi l’organisation d’événements présentiels est interdite alors que certains lieux/commerces rassemblent des masses tous les jours : centres commerciaux, cafés, restaurants…

Il faut noter, à cet égard, que la vaccination qui vient d’être lancée, bien qu’elle soit un facteur d’optimisme pouvant déboucher sur l’immunité collective à moyen terme, ne peut se faire que dans la durée. Or de temps, le secteur manque vitalement. Les aides, exonérations et le retour immédiat à la normale demeurent le chemin unique pour sauver tout un secteur de la faillite programmée.

Pour conclure : les entreprises de l’évènementiel restent résilientes, combatives et fières mais à la limite du supportable aujourd’hui.

Quelques données de l’Etude du GPPEM

L’étude a été réalisée le cabinet VQ, regroupement de compétences autour d’expériences diversifiées et éprouvées dans le domaine de la RM, spécialisés en études et sondages, sous la direction de M. Jelel SAKHRI.

  • 87,5% des professionnels sondés sont soit gérants, soit Directeurs Généraux, soit propriétaires des entités représentées ;
  • L’échantillon de 206 personnes, au seuil de confiance de 95 %, permet d’obtenir un intervalle de confiance de + / - 6.8%. Il se présente de la manière suivante :
  • Pour 93,5% des professionnels sondés, la conjoncture actuelle de l’évènementiel est défavorable. Pour 83,5% elle très défavorable ;
  • Les professionnels sondés exerçant dans l’évènementiel mettent en avant une situation plus compliquée pour leur secteur, comparativement au reste de l’économie : 87,5% ;
  • 26% des entreprises du secteur de l’évènementiel sondées, ont appliqué une baisse de +50%, des effectifs permanents ;
  • 51% des entreprises du secteur de l’évènementiel sondées, ont appliqué une baisse de +50%, des freelances ;
  • 69% ont procédé à des coupes budgétaires dans le poste relatif aux freelances ;

 

  • 89% des entreprises du secteur de l’évènementiel sondées, auraient subi une baisse de chiffre d’affaires de +50%. 57% d’entre elles ont relevé une baisse de +75% ;
  • Aides perçues et recours aux crédits garantis par l’Etat pour faire face à la baisse de CA ;
  • 97,5% des professionnels de l’évènementiel sondés, ayant bénéficié de l’aide CNSS aux salariés, ont jugé l’effort insuffisant pour leurs collaborateurs ;
  • 93,5% des entreprises du secteur de l’évènementiel sondées, ayant obtenu le crédit Damane Oxygène, ont jugé le montant insuffisant pour faire face aux frais pendant le confinement ;
  • 85,5% des entreprises du secteur de l’évènementiel sondées, ayant obtenu le crédit Damane Relance, ont jugé le montant insuffisant pour faire face aux frais après le confinement ;
  • 22,5% des professionnels interrogés affirment avoir pensé à arrêter leur activité, après le confinement ;
  • 23,5% des représentants d’entreprises de l’évènementiel ont mis en vente une partie ou l’ensemble de leur matériel ;
  • Incidents de règlements, cas survenus ;
  • 97.5% des professionnels de l’évènementiel sont prêts à respecter un protocole sanitaire des plus stricts, dès lors que la reprise de l’activité est annoncée ;
  • 88,5% des professionnels sondés n’imaginent pas leur métier se passer de présentiel dans l’avenir ;
  • Près de 60% des professionnels interrogés n’ont aucune visibilité  commerciale pour les prochains mois ;
  • Bien que la tendance soit à l’optimisme (comportement national habituel porté par la foi), plus de 40% de l’échantillon fait preuve d’un attentisme plutôt inquiet ;
  • Attentes de soutien des pouvoirs publics au secteur de l’évènementiel ;