Les aviculteurs «déplumés» pas la Covid-19
La crise de Covid-19 a fortement impacté les abattoirs avicoles au Maroc. D’après l’Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI), le chiffre d’affaires des abattoirs s’est ainsi rétracté, par rapport à une période normale, de plus de 500 millions de dirhams (sur ces 3 derniers mois) occasionnant un lourd déficit de trésorerie et un nouveau péril pour l’écosystème.
«Notre activité représente près de 5.000 emplois directs et plus de 12.000 indirects. Malgré cela et par devoir national, nous avons préservé un maximum d’emplois et poursuivi l’alimentation du marché de façon normale tout le long de cette crise», a expliqué dans un communiqué de presse.
Depuis 2007, date de la promulgation de la loi 49/99 et malgré les efforts de l’ANAVI, de la FISA ainsi que de la sensibilisation du Ministère de l’Agriculture et de l’ONSSA, nous n’arrivons pas à franchir ne serait-ce que le cap des 10% (8% en 2019) de l’abattage contrôlé du poulet dans notre pays, précise le communiqué, selon Médias24.
En dépit du contrôle sanitaire très stricte et régulier de l’ONSSA et à des contraintes très fortes de protection des salariés, de préservation de la
chaîne du froid, de gestion des déchets, les abattoirs se retrouvent encore en 2020 face à un très large marché non contrôlé opérant dans des conditions non réglementaires qui met leur survie en sursis; une situation accentuée par la crise de coronavirus (Covid-19).
Les prix ont connu pour leur part, sur cette période de crise, une baisse de plus de 25% en moyenne mettant les abattoirs dans une situation de trésorerie extrêmement tendue…
Ainsi, face à tous ces problèmes, l’ANAVI appelle les autorités à réagir. « Notre appel de détresse, encore une fois, en direction des autorités, vise à permettre à notre pays de sauver ce secteur, non pas par une quelconque subvention mais par l’application de la loi. Plus d’une dizaine d’abattoirs sur trente ont déjà arrêté leur activité ces dix dernières années, une dizaine d’autres fonctionnent de façon intermittente et d’autres envisagent actuellement d’arrêter alors que le pays a besoin d’une trentaine d’abattoirs régionaux. Le Covid ne sera qu’un accélérateur mais il est aussi une forte alerte sur les maladies transmissibles à l’Homme par les animaux. Personne n’a oublié la grippe aviaire», souligne l’ANAVI.
MN