Gestion des risques : le Covid-19 a fortement dérégulé le secteur des assurances
Si le coronavirus a introduit de nouveaux risques, il en a réduit ou complètement éliminé d'autres, et cela entraîne des désaccords entre les assureurs et leurs clients. Au Maroc par exemple, des personnes ou entreprises assurées ont estimé qu'il est abusif qu'on leur demande de régler les primes d'assurance automobile, alors que le confinement décidé par le gouvernement élimine complètement ce risque-là.
Bachir Baddou, le directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR), ne nie pas cette situation, mais rappelle que les montants mobilisés sur ce segment de l'assurance ont permis de soutenir le Fonds spécial pour la lutte contre la pandémie du coronavirus créé à l’initiative du roi du Maroc. « Notre contribution ne s’est pas limitée à cela, puisque nous avons également décidé d’un ensemble de mesures pour accompagner nos assurés durant cette crise et pour soutenir certaines initiatives des pouvoirs publics. On est en train par exemple de mettre en place un dispositif dans lequel le secteur des assurances
va apporter un soutien aux crédits qui sont octroyés par les banques aux autoentrepreneurs », a-t-il fait savoir dans une interview accordée au média Le Boursier.
D'autres risques éliminés partiellement ou totalement par la pandémie concernent les accidents de travail. De nombreux chefs d'entreprises estiment qu'ils auraient dû être exemptés de payer des primes dans le contexte actuel. M. Baddou a fait savoir que tout dépendait des clauses du contrat d'assurance.
« Nous avons aussi eu des discussions avec les transporteurs touristiques qui se sont retrouvés complètement à l’arrêt. On a essayé de trouver des solutions spécifiques pour leurs véhicules dans l’objectif de les aider à passer cette période difficile », a-t-il ajouté relativement à ce point de la discussion. Il a aussi indiqué que les assureurs marocains ont décidé de prendre en charge certains cas de covid-19, bien que les épidémies soient exclues du champ de l'assurance. Il a été par ailleurs possible sous certaines conditions d'étendre la couverture des risques d'accident de travail au télétravail.