Export des masques en tissu : les textiliens obtiennent le feu vert

Export des masques en tissu : les textiliens obtiennent le feu vert

Pour affronter la crise sanitaire et économique, le Maroc a débloqué de gros moyens. Des dizaines d'entreprises ont été mises en contribution pour produire des masques jetables ou réutilisables pour les besoins du pays et même pour l'exportation.

Aujourd’hui, le marché marocain bien fourni, le ministre de l’Economie a autorisé les textiliens d’exporter la moitié de leur production en masques en tissu, à la condition que les intrants soient importés.

«Tous les textiliens sont autorisés à exporter 50% de leur production en masques en tissu si les intrants sont importés», confie Moulay Hafid Elalamy à nos confrères de L’Economiste dans un article publié ce jour.

En effet, le Maroc a atteint l’objectif de production journalière de 7 millions de masques et peut désormais entamer l’exportation du masque en tissu « made in Morocco » vers l’Europe. Mais la priorité incontournable reste avant tout d’assurer un stock de sécurité pour le Maroc.

«Une fois le stock de sécurité, de l’ordre de 15 millions de masques en tissu, constitué, nous les autorisons tous à exporter», affirme MHE auprès de nos confrères, précisant que «jusqu’à présent, les seules demandes pro­viennent d’entreprises qui importent leurs tissus, et qui ont ainsi été auto­risées à exporter 50% de leur pro­duction».

La condition des intrants importés pose quelques problèmes aux professionnels, souligne le média, car cela inclue une


sortie de devises sans valeur ajoutée 100% Maroc (amont et aval), les produits rapporteront donc aussi moins de devises. Pourquoi ne pas utiliser des intrants marocains ? MHE répond que « pour le moment » le tissu marocain « est réservé pour nous Marocains ».

En attendant, la soixantaine d’unités de production s’active à constituer ce stock de sécurité dans les prochaines 48 heures en augmentant la cadence, pouvant peut-être même dépasser les 7 millions de masques par jour. Certaines entreprises ont déjà envoyé leurs échantillons (aux normes européennes) à des donneurs d’ordre français et espagnols et n’attendant que le feu vers du ministre de l’Industrie, souligne le quotidien économique.

Et les concurrents sont déjà à l’attaque du marché européen, notamment la Turquie et la Tunisie. «Nos concurrents directs ont déjà commencé à livrer les centrales d’achat en Europe. Le textile-habillement marocain doit reprendre au plus vite. Autrement, nous risquons de perdre d’impor­tantes parts de marché», alerte un textilien relayé par L’Economiste. Pour le professionnel, la production des masques ne représente qu’un « tremplin pour lancer la vraie machine, celle de la sous-traitant et du produit fini ».

Plusieurs enseignes françaises ont toutefois manifesté leur volonté d’importer le masque marocain qui devrait être vendu sur le marché national entre 5 et 9 DH, et 1,5 euro à l’export.