Bank Al-Maghrib maintient inchangé le taux directeur
Bank Al-Maghrib a décidé, mardi, de maintenir inchangé le taux directeur à 2,25 % à l’issue de sa dernière session trimestrielle de l’année.
Lors de cette réunion, le Conseil de Bank Al-Maghrib a analysé l’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la Banque pour les huit prochains trimestres, indique-t-on dans un communiqué de la Banque centrale.
Lors de cette réunion, le Conseil de Bank Al-Maghrib a analysé l’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la Banque pour les huit prochains trimestres, indique-t-on dans un communiqué de la Banque centrale.
Sur la base de ces évaluations, notamment celles des prévisions à moyen terme de l’inflation, de la croissance, des comptes extérieurs, des conditions monétaires et des finances publiques, le Conseil a jugé que le niveau actuel du taux directeur de 2,25% reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé, précise-t-on.
Le Conseil a par ailleurs approuvé les mesures spécifiques devant être mises en place par la Banque dans le cadre du programme d’appui à l’entrepreneuriat.
Au volet de l’inflation, le Conseil a noté qu’après s’être établie à 1,9% en 2018, elle a connu une forte décélération au cours des dix premiers mois de 2019, en lien principalement avec le recul des prix des produits alimentaires.
L’inflation devrait ainsi terminer l’année avec une moyenne de 0,3%, mais s’accélérerait à 1,1% en 2020 et à 1,4% en 2021, indique BAM.
Quant à sa composante sous-jacente, qui mesure la tendance fondamentale des prix, elle ralentirait à 0,6% cette année et augmenterait à 1,3% en 2020 puis à 1,9% en 2021, sous l’effet conjugué de l’amélioration prévue de la demande intérieure et de la dissipation attendue de l’appréciation du taux de change effectif réel.
Pour ce qui est de la croissance de l’économie nationale, la Banque centrale, citant les données relatives au deuxième trimestre 2019, fait état d’un léger ralentissement, en glissement annuel, de la croissance économique à 2,5%, traduisant une baisse de la valeur ajoutée agricole et une croissance modérée, quoiqu’en amélioration, des secteurs non agricoles.
Pour l’ensemble de l’année 2019, la croissance devrait s’établir, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, à 2,6% après 3% en 2018, avec un recul de 4%, contre une hausse de la même ampleur un an auparavant, de
la valeur ajoutée agricole et une augmentation de 3,3% après 2,6% de celle des activités non agricoles. Ces dernières continueraient leur raffermissement à moyen terme, avec une croissance de 3,5% en 2020 et de 3,7% en 2021.
Pour le secteur agricole, et sous les hypothèses de récoltes céréalières annuelles de 80 millions de quintaux et de la poursuite de la performance tendancielle des autres productions, la valeur ajoutée augmenterait de 6,2% en 2020 et de 3% en 2021.
Au total, Bank Al-Maghrib table sur une accélération de la croissance à 3,8% en 2020 et sur sa consolidation à 3,7% en 2021.
Sur le marché du travail, l’économie nationale a enregistré une création nette de 143 mille emplois entre les troisièmes trimestres de 2018 et de 2019 contre 201 mille un an auparavant, fait savoir BAM.
Cette performance, explique la Banque, est le résultat d’une hausse de 347 mille de l’emploi non agricole, concentrée dans le tertiaire, qui a plus que compensé la perte de 204 mille observée dans l’agriculture. Tenant compte d’une entrée nette sur le marché de 168 mille actifs, le taux d’activité s’est quasiment stabilisé à 44,9% et le taux de chômage est passé de 9,3% à 9,4%.
Dans son communiqué, BAM fait également observer qu’au niveau des comptes extérieurs, les données à fin octobre montrent un ralentissement du rythme des exportations de biens à 3,1%, reflétant en grande partie celui des ventes du secteur automobile et des phosphates et dérivés. En parallèle, la progression des importations est revenue à 3,1%, avec en particulier une diminution de 6,6% de la facture énergétique.
Tenant compte notamment de ces évolutions et sous l’hypothèse d’une rentrée de dons des pays du CCG de 2 milliards de dirhams en 2019, le déficit du compte courant s’allégerait à 4,6% du PIB, après avoir atteint 5,5% en 2018. A moyen terme, il poursuivrait son atténuation, revenant à 3,7% du PIB en 2020 et à 2,9% en 2021, selon les prévisions de BAM.
Les réserves internationales nettes se situeraient, quant à elles, à 240,7 milliards de dirhams à fin 2019 et se renforceraient progressivement pour atteindre 242,7 milliards en 2020 puis 248,2 milliards au terme de 2021. Elles continueraient ainsi à assurer l’équivalent de 5 mois d’importations de biens et services.