Zoom n°2- M’dina bus aura vraiment fini de se consumer

Zoom n°2- M’dina bus aura vraiment fini de se consumer

Crachats, vitrés cassées, chaises arrachées, capots ouverts, chauffeurs discourtois, contrôleurs tendus… sont le lot quotidien que vivent les usages de M’dina bus. Quand ceux-ci sont accompagnés d’actes de vandalismes des jeunes, aux filouteries des adultes qui refusent de payer le ticket de transport, sans compter les bousculades à la montée, pendant le voyage et la descente des usagers, les bus de transport de M’dina bus ne peuvent qu’offrir cette image hideuse de Méduse, qui comme ses yeux, ont le pouvoir de pétrifier tout mortel qui croise son regard.

Toute chose ayant une fin, et celle annoncée de M’dina bus, peut et doit être salvatrice pour la ville et le peuple casablancais. Evidemment que les familles des travailleurs resteront dans les pensées. La vie ne s’arrêtant pas à Casablanca, il y aura peut-être des bus à conduire autrement et des ponces à faire ailleurs.

Sentant la mort prochaine de leur compagnie, les travailleurs embrayent – par une grève, un baroud d’honneur – pour rentrer dans leur fond, et vite, car les carottes sont cuites depuis fort longtemps.

Déjà en août 2017, à la suite du scandale des agressions sexuelles, la ville avait annoncé que le contrat conservé depuis 2004, « ne sera pas renouvelé après sa fin en 2019. », elle avait accusé la société en charge des transports urbains à Casablanca d'avoir « failli à ses engagements ». C'est peu dire, vu la situation actuelle et longtemps ignorée par le Conseil de la ville à moins que l'autruche ne soit leur


totem.

Autre motif avancé, le mauvais état des autobus urbains et du fait que la société n’a pas respecté la majeure partie de son programme d’investissement.

Ce mois d’août 2017, après cet énième tollé soulevé suite à ces agressions dans ses bus, la compagnie avait pensé à calmer les ardeurs des populations en publiant un document officiel dans lequel elle énumère pêle-mêle les actes d'agression commis dans ses bus. Qui s'explique, j'accuse dit-on. Et dans un autre communiqué parallèle, M’dina bus expliquait que le taux d'agressions était passé de 2.480 incidents en 2014 à 5.265 en 2016. On notera des efforts à contre sens.

Au total, 10.910 incidents ont été signalés entre 2014 et 2016 dans la région de Casablanca, Hay El Hassani enregistrant le plus grand nombre d'incidents (2.482 incidents).

Pour la postérité et pour les étudiants en management, M’dina bus ne mourra   pas de sa belle mort, une enquête approfondie devrait être menée pour déterminer les raisons de ses dysfonctionnements. Établir la cartographie de l'irresponsabilité des acteurs qui ont tous participé à la casse ne serait pas trop. Espérons. 

Exit M’dina bus, la Ville a annoncé la création d'une commission composée de 18 personnes, présidée par le président de la commune de Mohammedia et chargée de surveiller les transports urbains de la ville.

Le Conseil, tel Persée, après avoir décapité Méduse devra remettre le système de transport urbain à la hauteur des standards d’une ville moderne.

Ensuite il faudra conjurer le mauvais sort afin de ne plus tomber sur le mauvais numéro.

Mouhamet Ndiongue