Pétrole : OPEP va réduire la production mondiale en 2019 en raison de la faible demande
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- 14 août 2018 --
- Business
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole table désormais sur une demande de 32,05 millions de barils par jour, soit moins que sa production quotidienne du mois de juillet.
La demande de pétrole sera moins importante que prévu l'an prochain. Dans son rapport mensuel, publié ce lundi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a revu à la baisse ses prévisions pour 2019 et estime que la demande mondiale de brut, concernant ses quinze membres, sera en moyenne de 32,05 millions de barils par jour, soit 130.000 barils de moins que la précédente évaluation, le mois dernier.
De quoi atténuer la pression sur les pays producteurs. Fin juin, ceux-ci - les pays de l'Opep et leurs partenaires, dont la Russie - avaient consenti à augmenter leur production, notamment pour couvrir les défaillances du Venezuela et de la Libye, qui ne sont plus en mesure de fournir leurs quotas, mais aussi de l'Iran, qui doit de nouveau faire face à des sanctions américaines. Ils avaient alors fixé un objectif non-écrit d'un million de barils supplémentaires par jour.
A la suite de cette annonce, la production des membres de l'organisation s'est accrue de 40.700 barils par jour en juillet pour atteindre un rendement de 32,32 millions de barils quotidiens. Un résultat modeste, qui masque surtout une défection de taille, celle de l'Arabie saoudite.
52.000 barils
de moins par jour en Arabie saoudite
En juin, le royaume avait augmenté sa production de 423.000 barils, notamment pour satisfaire les Etats-Unis. Donald Trump s'était même félicité d'avoir trouvé un terrain d'entente avec le roi Salman sur la nécessité de l'accroître encore, pour éviter une montée des prix dans la perspective d'une baisse des exportations en provenance de l'Iran. Mais Riyad avait annoncé dans la foulée rencontrer des difficultés pour vendre son pétrole. Il avait par ailleurs précisé qu'elle ne souhaitait pas voir le marché retrouver une situation de surplus.
Le discours s'est traduit dans les faits : en juillet, l'Arabie saoudite a produit 52.000 barils de moins chaque jour par rapport au mois précédent, selon des sources secondaires de l'Opep. Riyad elle-même a déclaré un rendement encore inférieur, avec une baisse quotidienne de 200.000 barils.
La réduction de la production saoudienne a été compensée ailleurs. Le Koweit, les Emirats arabes unis et l'Irak ont notamment augmenté les leurs, de respectivement 76.000, 69.000 et 24.000 barils quotidiens. L'Algérie, l'Angola et le Nigéria ont fait de même, dans des proportions moindres
Sur les marchés, le brut léger américain, le WTI, a subi quelques prises de bénéfices après la publication du rapport et se traitait lundi soir sous les 73 dollars le baril. Début juillet, il se négociait encore autour des 78 dollars.
Reuters